Gelées et sueurs froides
Gelées et sueurs froides
Le 5 Avril nous avons eu -4 degrés au sol dans les zones les plus froides avec un vent de NNE soufflant à 8/10 km/h
Nous avons perdu 20 à 40% des bourgeons dans les zones historiquement gélives
Avant ébourgeonnage c’est une perte dommageable mais lucidement acceptable.
Et puis si au final c’est plus - car avec la gelée on ne sait vraiment ce qui a été perdu qu’un bon mois plus tard -...alors il faudra se demander si nos climats ont toute la dimension de leurs noms, tous les ans. Mais c’est un autre débat.
Je raisonne sur un cycle de dix ans et je constate qu’en 2009,2011,2013,2015,2017 et 2018 nous avons produit avec grande qualité et quantité raisonnable. Soit entre 42 hl/ha et 54 hl/ha
En 2010,2012,2014 et 2016 nous avons produit des vins blancs de grande qualité avec des récoltes allant de 50% à 85% de 52hl/ha - chiffre que nous ne souhaitons pas dépasser chez nous - selon les secteurs.
Pas une année de qualité médiocre, six très belles années et quatre où nous avons été victimes d'aléas climatiques. Une fois la gelée et 3 fois la grêle.
La veritable catastrophe serait une année abondante et marquée par la pourriture et la sous maturité. Nous n’avons plus connu de 74,75,77,81,93,84,94 et 06 (dans une moindre mesure) depuis 13 ans.
Alors oui comme producteur je suis confiant, car je ne vois pas « ma vie » à la lumière du lendemain immédiat mais sur un « cycle paisible » qui inclut les aléas comme faisant partie d’un ensemble dont la regularité est forcément aleatoire. Nous travaillons avec la nature, pas contre elle.
Chacun a le devoir de conserver de la mesure et du sang froid sans tomber dans des atermoiements excessifs qui ne changent rien à nos difficultés.
Au plan général la commune qui a le plus souffert est sans doute Volnay - et sans doute le Sud de Beaune et Pommard - mais certaines - comme Puligny-Montrachet et l’ensemble du nuiton en dehors de Marsannay et le Sud de Nuits - n’ont pas connu de pertes véritables depuis près de dix ans. La dernière fois en 2008 et dans une moindre mesure en 2010,2016 et 2018
Gardons notre self Contrôle.
Je veux bien refaire dix années comme ces dernières passées et le principe de précaution qui prévaut maintenant en toute chose n’est pas du tout celui qui dicte la conduite du domaine
A force de vouloir tout sécuriser, nous perdons notre identité et en partie celle du millésime.
2019 ne sera pas une année d’abondance. Et si je ne suis pas superstitieux, je veux bien croire à la légende de la qualité exceptionnelle des millesimes en 9!
Kudos!!!