Le Millésime 2019 juste après les vendanges
Récolte 2019 au domaine Buisson-Charles à Meursault: bilan et perspectives
La saison 2019 ne fut ni plus longue ni plus compliquée que les autres. Elle s’est étalée de la fin de Septembre 2018 à la moitié de ce mois en 2019, soit sur environ 350 jours.
On s’interroge parfois sur les caractères culturaux dont usent les exploitations: sont elles en mode conventionnel, raisonné, biologique? On oublie très - trop! - souvent et sans doute à dessein que ce qui détermine ce caractère n’a trait qu’aux simples moyens de traiter la vigne et de l’amender. Tout le reste des interventions sur la plante est rigoureusement le même quoi que puisse en dire certains faiseurs de belles histoires, très éloignés d’une vérité objective.
Ainsi l’histoire vraie que je vais vous conter est celle d’un domaine qui par choix a décidé de rendre compte de son travail en toute transparence sans prendre ses clients pour des naïfs mais au contraire en les informant avec forces détails, photos et analyses pour qu’ils puissent juger « véritablement » par eux même.
Depuis la fin du mois de Mars 2019 rien ne vous a été caché sur nos choix assumés - ne pas faire brûler de paille, ne pas installer de bougies par exemple - et sur les différentes étapes de la saison végétatives entre travail de mains et traitement biologique à base de soufre et de cuivre. Ce récit long, détaillé, minutieux vous pourrez le lire en remontant le fil de cette page FB. Nous n’avons pas cherché à vous montrer le beau et le clinquant non! On vous relate des faits qui nous conduisent de plus en plus à prendre nos distances avec les pratiques de notre région qui nous paraissent peu adaptées au changement climatique.
Nous ne sommes pas des jardiniers essayant de produire de nombreuses feuilles en cherchant un aspect visuel idéal et gracieux, tout au contraire nous voulons replacer la plante au service du fruit qui est le seul élément avec lequel nous faisons du vin. Une plante que nous souhaitons fine, aérée, vivante, au service de ses fruits et surtout capable d’étirer la période d’après floraison au maximum pour que la complexité des climats soit entièrement captée par les raisins de la liane pérenne car parvenus à complète maturité. Bref, les contre-vérités qui consistent à imaginer que le degré seul signale le moment de la récolte supprime bien plus sûrement qu’une obédience culturale donnée la possibilité de générer de grands vins.
La Côte des blancs ne produira pas beaucoup de vins car le chardonnay a eu du mal à « passer fleur » au début de Juin et car les chaleurs ont généré des raisins de petite taille. Pas vraiment millerandés comme on peut le lire parfois mais plutôt des grappes bien formées avec des baies très petites et aérées.
Nous avons produit environ 27 à 30 hl/ha dans nos vignes de chardonnay âgées de 10 à 90 ans, il devait être possible d’aller un peu au delà mais certainement pas aux limites permises. En rouge nous ferons environ 37 hl/ha ce qui n’est pas si mal. Dans les deux cas les vins seront potentiellement incroyables. Au total nous baissons de 50% par rapport à 2018. Mais la nature est ainsi, il faut l’accepter.
Nos achats ont été compliqué et nombre d’entre eux - pourtant conclus avant vendanges - ont avorté car bien peu avaient à vendre une fois la récolte faites et tout le monde se sert en premier. C’est de bonne guerre. Nous produirons toutefois des Corton blancs et rouges, trois premiers crus à Volnay, un peu de Puligny premier cru et une dizaine de pièce de Chablis premiers et Grands crus sans oublier quelques gouttes de Chapelle Chambertin. On s’en sort donc plutôt bien! Et il n’est pas dit qu’un immense premier cru de Pommard ne rejoigne la gamme rouge. Je vous en reparlerai.
2019 sera grand Millésime ou ne sera pas ai-je dit tout au long de ces miscellanées...il sera grand, désormais c’est certain!