Les Millésimes 2000 à 2006
Carcatères: Côte des blancs - les années 2000
2006 :
Année précoce et de belle maturité, 2006 est caractérisée par des acidités en moyenne assez basses et des robes jaunes qui peuvent être soutenues si la coupe des raisins a été tardive. Le millésime a partagé les vignerons sur les dates de vendanges et celles-ci se sont étalées sur près de trois semaines. Les coupes précoces ont généré des vins un peu plus tendus et frais alors que les derniers vignerons à avoir coupés ont en général obtenus des vins plus riches, moins acides, plus colorés et sans doute un peu moins tendus…une question d’interprétation, qui comme souvent a donné de beaux vins parmi les partisans des deux « options ».
2005:
2005 fut une année très estimée dès sa naissance.De beaux états sanitaires, associés à des potentiels alcooliques et acides idéaux ont immédiatement fait penser que l’on tenait une vraie « année du siècle ». Les blancs furent coupés à la mi-septembre dans de très bonnes conditions météorologiques. Certains secteurs ont cependant souffert d’une insolation très forte et les peaux épaisses de l’année associées à des niveaux d’acide tartriques importants ont donné des matières premières fougueuses et solides qu’il fallait savoir maîtriser en « cuverie » et durant l’élevage. Il en résulte aujourd’hui des vins assez austères, bâtis sur des équilibres vifs et une nature compacte qui les destine à la grande garde. Cependant ils ont une pureté et une intensité aromatique qui positionne l’année dans les grands millésimes du début du 21° siècle.
2004:
Les blancs du millésime 2004 sont un peu des "miraculés". Une saison estivale très maussade et des départs de pourriture au mois d'août ont pu un temps faire craindre le pire à des vignerons qui venaient à peine de se remettre des difficultés d'un millésime 2003 caniculaire. Heureusement un mois de Septembre venté et ensoleillé a permis au dernier moment de sauver une récolte bien compromise. 2004 est aujourd'hui un millésime de plaisir qui montre une tension et une puissance qui le place même souvent devant des années plus huppées.Récolte assez tardive, marquée par une acidité de bon aloi et parfois par des notes végétales qui enlèvent un peu de race à des crus pourtant bien équilibrés.
2003 :
Que de chaleur pour récolter ces 2003! Une saison infernale, sans pluie pendant six mois et des vignes en stress hydrique à la mi-Août, puis au moment de couper ces crus à partir du 18 du même mois , un pic de chaleur pendant trois jours à plus de 42°à l'ombre...il en a résulté des vins très concentrés, fort peu acides et presque sans arômes en début de vie mais qui aujourd'hui en dépit de leur profil atypique ont parfaitement vieilli et semble même pouvoir s'affiner nettement sur la durée.
2002 :
2002 fut une année "facile"! Non pas que les vins se firent tout seul mais la saison, clémente quoique assez tardive, a permis de récolter des fruits mûrs, parfaitement équilibrés et possédant en eux une richesse de matière et une acidité constitutive quasiment idéales. Les fruits étaient à peine dorés mais titraient aisément 13°, voir plus et cela sans le moindre grain de botrytis. Les fermentations se firent dans de bonnes conditions et il était possible de déguster en Février 2003 -sur fûts- des vins déjà avenants, malos faîtes et forts proches de leur état final en bouteille.
2001 :
L'année - assez tardive - ne fut pas marquée par des insolations importantes et si l'Eté fut peu pluvieux il n'y a jamais réellement eu de fortes chaleurs. Sur un tel "mode" la vigne préserve très souvent de fortes acidités maliques car celles-ci ne sont pas dégradées par le chaud rayonnement solaire. Fin Septembre, certains raisins commencèrent à pourrir avant d'avoir atteint leur maturité phénolique et les raisins rentrés étaient fréquemment botrytisés à hauteur de 5 à 10 % de la récolte. En dépit de cela les degrés obtenus furent plus que satisfaisants et les peaux assez épaisses libérèrent des jus concentrés qui durent être débourbés avec attention pour ne pas générer de trop fortes réductions au moment des fermentations alcooliques. Certains crus de Meursault sont extraordinaires aujourd'hui, alors que d'autres évoluent vers des accents "naphtés-pétrolés" un peu insistants en raison de la nature trop ligneuse des lies réductrices conservées pour l'élevage.
2000 :
L'année se présentait parfaitement bien. Des raisins sains grâce à un état sanitaire idéal, un cycle végétatif qui s'était déroulé sans accidents climatiques majeurs et des raisins qui possédaient de confortables degrés alcooliques naturels. On a cependant oublié un peu vite que la récolte fut abondante et que certaines parcelles étaient un peu trop chargées pour donner de grands vins de garde. En dépit de la légende qui veut que lorsque la vigne produit beaucoup "naturellement", les vins sont régulièrement excellents, ce millésime a parfois souffert de dilution et n'a pas - de ce fait même - toujours bien vieilli