Meursault Premier Cru En Bouches-Chères

Publié par domaine.buisson.charles.over-blog.com

Meursault Bouches-Chères  

Situé dans le prolongement des Goutte d'Or sur un coteau exposé au levant qui se prolonge en direction des Poruzots et Genevrières, le cru de Bouchères est sans doute l'un des climats premier cru les plus méconnus de la commune de Meursault. Cette zone pentue, caillouteuse et argilo-calcaire présente des terres blondes assez fortement inclinées ( environ 7à 10 %) et donc bien drainées. Les vins qui en sont issus ont un caractère aérien marqué qui n'est pas sans évoquer les Genevrières du dessus ou encore la partie basse du Chevalier-Montrachet. C'est toujours le plus délicat et subtil des crus du domaine et sa capacité de garde est étonnante. Quelques bouteilles des années 50 et 60 sont encore en parfaite santé.

   Depuis toujours le domaine étiquette ses vins sous l'ancien vocable Bouches-Chères qui était employé dans le courant du 19° siècle. Ce choix est sans doute à relier avec la douce texture que le vin présente chaque année. La parcelle mesure 32 ares dans le sud du climat, non loin du dessus des Poruzots. Elle a été plantée il y a près de 60 ans et ses ceps sont dans un parfait état de conservation. Environ 2000 bouteilles sont produites chaque année.

 

Caractéristiques techniques:

  •   Densité de plantation: 11.000 pieds par hectare
  •   Vigne plantée en 1954
  •   culture organique
  •   Taille: 1/3 en cordon de Royat et 2/3 en Guyot simple
  •   Double ébourgeonnage de printemps
  •   Labour intégral des sols
  •   Rendements : 30 à 50 hl par hectare
  •   Vendanges manuelles avec tri des raisins sur table dans la parcelle
  •   Pressurage pneumatique
  •   Débourbage statique
  •   Vinification et Elevage en fûts de 228 litres avec 20% de bois neufs
  •   Mise en bouteille sans collage et sans filtration
  •   Aucune chaptalisation ou acidification
  •   Elevage d'une durée de 17 mois

Caractéristiques du 1er Cru Bouches-Chères ou Bouchères

Le coteau de Bouchères est le plus incliné de tous les premiers crus de Meursault. Il est au coeur d’une zone très pierreuse qui voit émerger nombre de cailloux et petits buissons (petits « bouchots »...qui a donné Bouchères au fil du temps) sur le sol, de têtes de roche en demi profondeur et de "murgers" de petites laves sèches empilées en des murs ayant des formes sinueuses.  En une sorte d’écrin aux contours quelque peu tourmentés, ce cru assez élevé sur le coteau toise le village discrètement en présentant ses flancs au levant.

 

  J’aime cette terre blonde et isolée, me promener dans ses « règes » parfaitement ordonnés au printemps , sentir les feuilles légèrement humides au petit matin me caresser les côtés et pouvoir de mes mains percevoir la vigueur de ses bois naissant ayant des désirs fructifères. Ici le climat n’est pas seulement un lieu, il fait corps avec ceux qui essaient de le révéler et parfois lors de ses rêveries  solitaires je sens le goût du cru se mêler aux effluves de la terre dans mon esprit plus qu’au fond de ma gorge. Une jouissance indescriptible, un moment de grâce unique et intime. 

   Bouchères renvoie dans l’imaginaire à « boucher » et le fait que Meursault possédait plusieurs et importantes moutarderies ne doit pas cacher que l’assaisonnement d’une viande bouchère par les petites graines broyées dans les moulins environnants n’a rien à voir avec le nom de ce cru. Bouches-Chères...est ainsi plus sensuel, plus adapté au plaisir que ce vin procure avec constance.

 

  Le cru de Bouches-Chères reste médiatiquement  discret et assez éloigné de la notoriété des prestigieux Perrières, Charmes ou Genevrières. La qualité de ce climat est pourtant  incontestable, surtout si l'on considère les vins blancs sous l'angle de la finesse. Je n'hésite d'ailleurs pas à écrire ici qu'elle fait partie des crus ayant la plus grande élégance de l'ensemble de la Côte des blancs et que de ce point de vue il intègre aisément le niveau des Chevaliers à Puligny au sein de la sphère des Montrachet. Des exemples de bouteilles ayant été bues de 25 ans à  près du siècle me servent évidemment de référence. Pourquoi dès lors semble t'on s'interroger sur la permanence et les potentialités de ce climat premier cru? Essayons ici de lever une partie de ce mystère.

 

  Longtemps diffusé sous le nom de Goutte d'Or ou comme Poruzots dans les années précédents les classements  des climats en "premier cru" il ne doit sa notoriété récente qu'à quelques propriétés locales qui le mettent largement en valeur désormais. Hautement qualitatif, murisaltien jusqu'au bout des ongles, il possède ce je ne sais quoi "floral" qui le distingue nettement des autres premiers crus si l'on excepte la partie haute des Genevières et de la sous zone des cures bourses - à cheval sur Genévrières dessus et Grands Poruzots à laquelle il ressemble nettement. 

 

   Formant un rectangle au milieu du coteau il est marqué par une parfaite homogénéïté dans une situation le plaçant entre Goutte d 'Or au Nord et Poruzots au Sud. Un peu plus de 4 hectares dont 1.5 ha d'un seul tenant formant sans aucun doute le Clos le plus homogène et qualitatif de la commune avec le Clos des Perrières et celui des Santenots en rouge. Celui-ci est exploité par le domaine Roulot depuis 2012 et était avant la propriété de la maison Labouré -Roi, et plus anciennement de la maison Manuel.

On peut en quelques « items » en lister principaux caractères du cru:

 

Dans une situation un peu plus fraîche que Charmes ou Perrières il arrive à juste maturité un rien plus tard et ne supporte pas les raisins en sous maturité qui accentuent son pole floral jusqu'à le rendre un peu végétal sans lui conférer plus de tension. Son sol argilo-calcaire est l'un des plus pentus des premiers crus de la commune. Il est orienté plein est et parsemé de petits cailloux qui se mêlent à une terre blonde.

Cru élégant, très racé et finement bouqueté, il développe quasiment chaque année ce nez de noisette fraîche que l'on retrouve aisément en Genevrières. Il s'agit alors d'une senteur mêlant la complexité du fruit et du végétal dans une expression vraiment très originale qui peut aussi évoquer la fleur de vigne. Naturellement peu enclin à exprimer une minéralité vraie, elle peut toutefois surgir dans les millésimes tardifs qui préservent une forte acidité tartrique. C'est un très grand vin de garde qui peut défier plusieurs décennies et qui évolue en affinant sa matière vers une sorte d'essence de chardonnay en décuplant sa douceur tactile. Le boisé lui sied donc assez mal car il marque la structure par un apport de tanins boisés aussi incongrus qu'inutiles car ils éliminent sa nature délicate et altière.

 

  En dehors des Genevrières du Dessus, il peut aussi "cousiner" avec la partie basse des Chevalier sur Puligny ou avec la fabuleuse partie médiane des Folatières sur la même commune. Mais aussi curieux que cela puisse paraître Vaudésir et Blanchots à Chablis, lorsqu'ils ont élevés sous bois, peuvent aussi lui être comparé par leur nature florale et leur évidente délicatesse. Le Clos s'est longtemps étiqueté - et jusqu'à une période récente - Clos des Bouches-Chères et seule une propriété désormais - voir ci dessous - l'orthographie également ainsi. Pourquoi? Une question d'élégance il me semble.

 

Patrick Essa - Vigneron au Domaine Buisson-Charles

 

 

 

 

  

Commentaires de Dégustations




Allen Meadows de Burghound.com:


Meursault Bouches-Chères 2010:This offers perhaps the most interesting nose in the range with its broad-based aromas of hazelnut, white peach, menthol and Jasmine tea. The flavor profile is quite fine and delicate with terrific transparency to the gorgeously intense and saliva-inducing finish that, like several wines here, displays a Chablis-like salinity.Score 93

Meursault Bouches-Chères 2009: Here the nose is slightly more elegant with a pretty array of saline, citrus, floral and spiced pear aromas that are in keeping with the lightly mineral-inflected, textured and ultra-pure middle weight flavors that culminate in a linear and driving finish. This is extremely dry, indeed it is unusually dry for the vintage and while it will undoubtedly put on weight and flesh as it ages, it could at present pass for a fine Chablis. Score 93

Meursault-Bouches-Chères 2008: As elegant as the Goutte d'Or is, the Bouchères goes it one better with its mélange of white peach, spiced pear and dried rose petal aromas that slide gracefully into precise yet quite densely textured flavors that brim with dry extract and superb length. This is an explosive wine that finishes bone dry and manages to combine impressive power with balance and focus. I actually prefer the delivery of this to the Goutte d'Or but at present at least, it doesn't quite have the same degree of complexity. A qualitative choice but both are worth considering. Score 93

Meursault Bouches-Chères 2007: An expressive nose of high-toned white peach, citrus and pear aromas are nuanced by subtle notes of hazelnut and orange blossom that give way to rich, full, textured and mouth coating flavors that evidence a silky mouth feel and culminate in a focused, linear, vibrant and solidly mineral finish. This is impeccably well balanced and really drenches the palate in extract.Score 92

Meursault Bouches-Chères 1969: Deep yellow. A positively gorgeous nose that is really quite ripe and features notes of sous bois and exotic fruit aromas that complement rich, detailed, fresh and racy medium full flavors that possess outstanding depth and length on the citrusy finish. This is really a lovely effort and should continue at this plateau for some years to come. In a word, terrific.Score 94

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