Millésime 2011 au domaine Buisson-Charles: Un goût de Pearl Jam...

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

   Décidément j'écrits peu dans mon Journal en cette rentrée. Curieusement j'en ressens moins le besoin en dépit du plaisir toujours évident de vous conter l'histoire du millésime nouveau. Les autres années je rentrais de la cuverie pour - tout de suite, à chaud - vous donner mon sentiment sur ce que nous avions rentré: qualité des raisins, analyses, potentiels et premières observations sur ces moûts frais.

Eddie Vedder...une bonne rasade avant chaque morceau!

  Toute cette semaine je suis resté près de mes cuves et des fûts pour - après le travail "technique" - encore et encore les sentir, les toucher, les mirer...ils m'hypnotisaient à un point tel que rien d'autre n'avait d'importance. Seul au fond de la cave à les délester ou à brosser les fûts au moindre débord pour que la cave sente bon, soit belle, pure et qu'il y reigne un sentiment d'harmonie, une douceur et puis...il y avait "cet" esprit Pearl Jam. Iphone posé sur un fût, Live at the Gorge en boucle, une chanson par cru, une ambiance différente pour chacun d'eux et comme des vibrations qui me traversaient le corps en élevant mon esprit. Musique rock au service du meilleur vin possible, voilà un trip qui assurément a le don de me  placer sous influence. -)

   La semaine a démarré bizarrement par une première coupe durant l'après-midi. Il avait plu la veille, aussi était il important de laisser sécher tout le matin le raisin des Bourgogne rouges de Magny et des Grandes Coutures. On s'est "ébroué" aux abords de 13.30 en cueillant autour de ma maison. Les vitres ouvertes "Corduroy" et "Even Flow" claquaient depuis la sono jusqu'à la table de tri, les raisins n'y ont pas pris de degré mais c'était chaud autour des petits grains! Jolis, petits, dotés de peaux épaisses, les baies confirmèrent durant la semaine qu'elles étaient très aromatiques, sombres et forts souples.  Par suite le Santenots en mode "Nothing as it seems" nous a fait de belle promesse, élégance ,volupté, suavité, son jus chaud coulant dans la cuve avec une sensualité émouvante. J'aime le piger en envoyant "Animal"  quand je suis dans ma combinaison de pêcheur à la mouche. Suer avec le palpitant à "170 puls'/ minute" devient alors agréablement bestial!

   Le Lundi les blancs étaient de retour au cuvier et le pressoir allait pouvoir tourner sur les mesures de "Not for you" et "Daughter" pour comprimer par pallier Cras et Charmes. Des crus dorés à souhait et d'une pureté initiale impressionnante. Après le tri à quatre, six ou huit mains dans les vignes, ils se présentent sans un seul grain de sec, sans botrytis et sans une demie feuille - je vous engage à vérifier cela sur le film que Pierre Séguin - 4 Emmy awards pour ces documentaires - a réalisé lors de ces vendanges, il sortira au Québec et sur France 24 TV monde, puis sera décliné en anglais. "Tout un monde" comme disent nos cousins de l'autre côté de la flac. "It's Ok" en bande son bien entendu!

   La semaine s'est ensuite déroulée à un rythme frénétique avec trois pressoirs à "sortir" chaque jour. "World Wide Suicide" pour nous porter à bout de bras, nous mettre les nerfs en vrille, placer la tension à fleur de peau, les coups de geule jamais loin, mais la tendresse si forte pour celui qui bosse dur à vos côtés et qui comme vous s'arrache les tripes en prenant "Black", "Jeremy", "Garden" et "MFC" comme stimulants. Une expérience de vie unique qui culmine le soir vers 22.30 quand vous êtes le dernier dans la cuverie à écouler la fin du pressoir en apposant vos mains sur ses flancs pour qu'il vous électrise et que vous lui transmettiez votre chaleur intérieure en retour, décuplée par l'air de "Nothingman" qui vous taraude les méninges. 

   Les coups de pompe n'eurent pas grande incidence sur l'énergie à déployer en cuverie, si ce n'est pour déplacer nos précieux moûts du pressoir aux cuves qui résonnaient sur "Insignifiance". 24 heures  plus tard écoulement serein par gravité dans des fûts chantant de plaisir. Enfin logés les liquides se sont vite mis à pétiller en déclarant spontanément leur fermentations. Une année qui s'annonce limpide, claire,facile. De beaux vins frais, aériens et d'une délicatesse annoncée évidente...

..."Rockin in the free world"? Yes!

  

Publié dans Les millésimes

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