les millesimes

Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com
Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com

Le domaine voit rouge!

    Parmi les évaluations des vins produits par le domaine qui tous les ans « sanctionnent » notre travail, nous sommes particulièrement attentif à celles qu’Allen Meadows publient sur nos vins rouges.
   En effet, être à Meursault signifie dans l’esprit de nombre d’amateurs que l’endroit est dédié aux vins blancs et que les rouges y sont anecdotiques. 

   Rien ne nous paraît plus faux!

   Nos rouges sont traités avec autant de soin et je crois même qu’ils représentent ont une sorte de défi lié à leur position minoritaire dans notre gamme. Certes, ils ne représentent « que » 30% des vins que nous produisons mais ils requièrent toute notre attention afin d’être cohérent sur le plan de leur qualité avec nos blancs. 
   Louis a encore affiné nos vinifications depuis 4 ans et avec l’apport d’une réception de vendanges neuves et d’un groupe de froid plus efficient, il nous est loisible de gagner en douceur d’extraction et finesse d’expression .
  Dans ce contexte les excellents scores obtenus chez Burghound dans le numéro 90 de la publication d’Allen Meadows sont très appréciés. 

    Dans ce rapport où les meilleurs scores des vins du beaunois n’excèdent pas les note de 91 à 94 pour les premiers crus nous sommes particulièrement bien évalués et il me semble que cela fera plaisir aux clients et importateurs qui de temps à autres parcourent cette page FB ou le site du domaine.

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Meursault Vieilles Vignes - Caractère des trois derniers millésimes.

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Éloge des contraires 

Meursault VV: la cuvée qui montre que les Millésimes murisaltiens ont du caractère.

    2019,2020,2021… les trois derniers millésimes vendus par le domaine ne se ressemblent pas. Évidemment cela tient au fait que nous aimons respecter les équilibres des fruits conférés par les conditions climatiques de l’année. 
   Impossible de produire un vin qui serait chaque année le clone du millésime précédent. 
  Impossible pour nous d’imaginer que contraindre la nature à s’incliner devant un modèle stylistique pré-établi ait un sens.
  Impossible d’évoquer les fameux climats bourguignons pour « in fine » produire un vin standardisé répondant à des goûts définis par le plus grand nombre.
 Impossible de chercher à conserver la note d’élevage due a l’autolyse des levures - et à une mauvaise gestion des lies - qui simplifie le goût et les arômes et standardise toute l’olfaction.
  Non! 
  Nous sommes  au sevice de ce que la plante autorise chaque année en identifiant parfaitement le millésime par la nature et l’équilibre des fruits que le milieu naturel permet au cours d’une saison de vigne complète, donnée.

   Ainsi 2019, ultra concentré, possédant des niveaux extravagants en alcool et en acidité est il véritablement hors norme, une expression trop souvent galvaudée mais parfaitement adaptée ici. Millésime de tous les excès, nous avons donc ceux ci en bouteille et précisément c’est ce qui je crois le rend incomparable. Truffé, ayant une tenue à l’air phénoménale, il lui faut du temps, beaucoup de temps pour exprimer tout son potentiel. Pas certain que nous puissions en refaire un comme celui-ci un jour. Unique. 7000 bouteilles 

  2020 est également solaire mais un peu plus précoce, un peu moins chaud dans les chardonnays et plus directement marqué par une acidité lactique présente. Nous avons peu produit et le vin gagne ainsi une finesse de texture qui magnifie la « floralite » de ce millésime  tactile aux accents salins. Le plus fin. 8000 bouteilles. 

 2021 coupé a parfaite maturité en Octobre, il a pour lui la tension de la fraîcheur de raisins ayant mûris tardivement avec un temps peu solaire et modérément chaud. Un peu moins d’alcool, une acidité malique initiale plus élevée et un cœur tartrique équivalent aux deux millésimes précédents, il a pour lui la fougue et l’énergie des petites récoltes tardives et l’intensité de la concentration des rendements mesurés. Depuis 2013 nous n’avions pas connu un millésime de ce type. Classique. 6000 bouteilles 

 Il est évident que nous ne produisons pas pour les aficionados du tranchant ou les chantres de matières opulentes. Que nenni! 

  Tout excès nuit et l’équilibre reste le maître mot quel que puisse être le millésime...parfums floraux, finesse, élégance, des éléments qui peuvent trouver leur partition originale dans tous les millésimes.

Meursault Vieilles Vignes - Caractère des trois derniers millésimes.

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Retour sur le millésime 2018 après les mises en bouteilles.

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Le Millésime 2018 au domaine Buisson-Charles 

   La saison a démarré par une période assez douce et très pluvieuse au mois de Janvier, celle-ci  a permis aux nappes phréatiques locales de se remplir d’eau et nous verrons plus tard que cela a eu un réel impact sur les rendements et le caractère des vins de l’année.


  Février et Mars redevenus plus froid et dans la norme des valeurs normales saisonnières sont restés toutefois pluvieux par intermittence mais la vigne est restée en phase de dormance et n’a pas vu ses bourgeons éclore à Meursault avant le 10/04 dans les endroits les plus précoces. Toutefois du 13 au 24 Avril le temps s’est mis au beau et la pousse des feuilles s’est accélérée soudainement. A tel point que le changement de lune et le retour du froid à la fin Avril ont bien failli faire geler une partie de la récolte. Il n’en fût rien fort heureusement même si la nuit du 28 il a été relevé -2 degrés au sol dans les secteurs les plus froids.


   A partir de ce moment là, la Côte d’Or a connu jusqu’en juin une belle saison ensoleillée qui nous a permis de réaliser nos traitements organiques sans le moindre problème en repoussant la pression mildiou qui était pourtant forte. L’oïdium fut également aisément jugulé avec des traitements à base de soufre uniquement. (Voir la photo du calendrier de traitements.)


   Dès lors la fleur est parfaitement passée sans coulure autour du 23 Mai en même temps que les cerises mûrissaient, ce qui est toujours un très bons signe. A partir de ce moment nous savions que les inflorescences qui n’avaient pas du tout avorté nous apporteraient potentiellement des raisins en assez grande abondance. Seul le temps  sec pouvait contenir ces promesses de récolte. C’est à ce moment la que les nappes phréatiques gorgées d’eau ont eu leur incidence sur l’année en permettant à la plante de bien nourrir ses fruits sans favoriser ses feuilles - ce qu’il se passera en 2019 - et en autorisant un mûrissement régulier tout au long de la saison.


   Toutefois le temps sec et très chaud a marqué notablement les coteaux de mi-juillet à fin Août avec un pic de chaleur intense vers le 15/08. Heureusement il avait plu 30 mm au début de ce mois et cela a sans doute permis au secteur d’avoir des fruits aussi équilibrés qu’abondants. Ainsi nous avons pu récolter sur la base de rendements confortables pour le domaine:  53 hl/ha en blanc en moyenne et 48 hl/ha en rouge avec des secteurs moins productifs - les tres vieilles vignes de Meursault - et plus généreux - les Aligoté à 67 hl/ha avec 7 grappes par pieds! - pourtant nous avions ébourgeonné comme à l’accoutumée. 
  Les rendements assez élevés et la chaleur intense nous ont conduit à vendanger en étalant notre récolte sur deux semaines du 1er au 14 Septembre. Les degrés se sont montrés notablement idéaux car compris entre 12 degrés naturels et 13.6 degrés naturels. Aucun vin n’a été chaptalisé et/ou acidifiés. (Voir photos des  analyses). Nos pH vins finis sont tous inférieurs ou égaux à 3.26 et les acidités tartriques et totales sont elles aussi d’excellentes tenues. Seules les valeurs lactiques et maliques  étaient assez basses mais elles ne sont pas recherchées spécialement  par le domaine car elles participent moins à la tenue du vin dans le temps. 


   Les vins blancs n’ont pas été collés et ont subi une légère filtration au filtre lenticulaire à 7 microns  pour faire baisser la turbidité en dessous de 1.5 NTU. Les rouges - pour la première fois - n’ont été ni collés, ni filtrés mais ont tous une turbidité inférieure à 10NTU. Tous les vins ont été soutirés en Septembre et Janvier et ont donc été élevés sur une durée des 17 mois. 12 mois en fûts et 5 mois en cuve. 
Ils ont été mis en bouteilles du 27 Janvier au 30 Janvier 2020.

 
  Les bouchons utilisés sont des lièges naturels de qualité « fleur extra » avec un bout miroir - parfaitement lisse - et le millésime sur la partie marquée par quelques lenticelles. Ils portent tous le nom de la cuvée produite et ont été orientés à la main pour être certain qu’il n’y ait pas de goût de bouchon...ou du moins minimiser au maximum ceux-ci.


   Une petite nouveauté encore, l’indication du nombre de bouteilles produites pour chaque cuvée. 

Patrick Essa - domaine Buisson-Charles.

Retour sur le millésime 2018 après les mises en bouteilles.
Retour sur le millésime 2018 après les mises en bouteilles. Retour sur le millésime 2018 après les mises en bouteilles.
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Disque solaire

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

   Depuis 2009 nous vivons un cycle climatique chaud où les millésimes viticoles précoces se succèdent. En 11 millésimes les années ou le début des vendanges s’est effectué en Août représentent  plus de la moitié de la production.       

    Ainsi 2009,2011,2015,2017,2018,2019 auquel on peut ajouter 2016 qui, moins précoce, a connu un mois de Septembre très ensoleillé et 2020 qui s’annonce, ont tous vu les vendangeurs à la fin d’Août ou au tout début de Septembre, arpenter les rangs de vignes, sécateurs à la main. 
   S’interroger sur cette permanence liée à la chaleur et peut être encore plus à l’avancée végétative est sans aucun doute nécessaire pour comprendre ce qu’il est possible de produire comme vins en terme d’équilibre. 
   Lorsque la vigne démarre sa saison avec une avance de trois semaines par rapport aux dates moyennes constatées à la fin du vingtième siècle et au début du suivant, il convient de définir si cette évolution peut ou doit marquer les crus issus de terroirs qui auparavant s’exprimaient parfaitement selon une progression différente ou plutôt différée.    

   En d’autre terme doit on accoutumer nos pratiques et productions  aux temps actuels ou poursuivre de  chimériques équilibres obtenus autrefois selon de conditions climatiques différentes?
    Nos expériences passées ont toutes, à des degrés divers, forgés notre goût en définissant des modèles gustatifs inconscients. Oh bien entendu cela incorpore année mûre et année de tension car leurs successions a toujours été naturel, mais il n’empêche nos préférences vont souvent plutôt vers l’un ou plutôt vers l’autre. Difficile en vérité de demander à notre cerveau d’apprécier des crus aux équilibres radicalement différents. 
   Pourtant je crois qu’il est nécessaire de le faire.
   J’aime beaucoup le dernier millésime de tension naturel qu’est 2013, sans doute également le classicisme - entaché de raisins grêlés sur certaines zones - qu’est  2014 et si mon goût ultime personnel va aux millésimes capables de préserver concentration, maturité et tension comme le furent les 79, 64 ou 55 je me dis qu’il est bon de toujours conserver le gradient de maturité que l’année autorise. 
    Solaire, frais, mûr, tendu, « sucreux »,salin?... en fait le climat décide bien souvent pour nous et ce qu’il est possible de capter au mieux sans aucune correction œnologique est avant tout à relier au temps de l’année.
   Reprochera t’on à 1947 et 1976 d’avoir généré des vins plus capiteux et d’acidité basse que 1962 ou 1990? Stigmatiserions nous un Condrieu - ou un Hermitage blanc -  visqueux et texturé face à un Sancerre ou un Saumur blanc? Je ne crois pas.
   Le domaine Buisson-Charles ne cherche donc pas dans ses vins un équilibre déterminé par ses goûts mais plutôt une production révélatrice de l’endroit et du caractère saisonnier que la vigne porte dans son adn cette année là. 
    Ainsi en 2018 les acidités furent plus élevées chez nous qu’en 2015 ou 2009 avec près d’un demi degré de moins et les équilibres seront assez proches au fond de ces 1979 que nous aimons  tant aujourd’hui mais 2019 qui suit aura le caractère des 47, solaire, riche et d’une concentration hors norme, au sens où cela n’arrive probablement chez nous au domaine Buisson-Charles que tous les 50 ans. Il nous est apparu nécessaire de preserver cet équilibre naturel sans essayer de l’édulcorer pour le rendre plus lisse, plus consensuel, plus habituel...
  ...en fait je crois que capter le soleil fût en 2019 une quête vers quelque chose d’absolu, quelque chose que nous - ma génération - n’avions encore jamais véritablement approché. 
   Alors oui, solaire, mûr, plein, extravagant et unique...le culte de l’astre solaire fût notre graal dans ce millésime qui aurait plu à Akhenaton! Cela ne fait pas de nous des pharaons adorant aveuglement  le disque lumineux mais en revanche oui, nous acceptons,  lorsque la nature le décide, de lui rendre grâce...

Disque solaire
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Canicule, pluie et capuchons

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Canicule, pluie et capuchons

    Il y a quinze jours certains esprits devins nous annonçaient une canicule estivale et des chaleurs de juin insoutenables. Evidemment tout cela selon un temps sec et une absence de pluie. Après le corona, la vague de chaleur devait une fois de plus faire des ravages. 
   Il n’en sera rien.
   20 millimètres de pluie reçue il y a quinze jours et encore 20mm hier et avant-hier feront de ce mois de Juin un mois paisible où nos organismes et la plante que nous cultivons ne souffriront pas. Un temps de saison, une avancée végétative qui suit un rythme régulier et qui ces derniers jours entame sa course vers la nouaison par la chute des capuchons floraux. En somme une idéale cinétique.
   Les vignes sont majoritairement en bonne santé même s’il faut observer de ci de là des taches de chlorose un peu plus marquées que l’année dernière et si la tylose ( dépérissement) des porte-greffes 161 plantés récemment n’est pas une vision de l’esprit. Certains secteurs plantés ces dix dernières années sont même durement touchés et la seule solution semble être l’arrachage. Heureusement au domaine nous sommes très peu touchés par ce phénomène même si. Lis restons vigilants. Merci les vieilles vignes!
   Avec un temps aussi clément qui exclut fortes chaleurs et froid de nuit, les maladies sont en quelque sorte « en sommeil » mais évidemment le risque rôde. Nous avons donc étirer la durée entre les traitements et limité  l’emploi du cuivre qui n’est pas vraiment nécessaire en ce moment. Poir l’instant aucune trace de mildiou ou d’oïdium.
   La véraison devrait avoir lieu à partir de la fin de Juillet et selon les observations au domaine elle se terminera vers le 5/10 août dans nos vignes pour peu que deux averses - au moins - de 20 mm marquent cette période d’environ 55/60 jours.
   Selon ces prévisions les Vendanges auront lieu vers le 5/7 Septembre à plus où moins cinq jours près. Je vous ai déjà écrit cela en Mars, en Avril et en Mai...cela se confirme! 

(Ci dessous, le petit Clos des Magnys relevé et ébourgeonné deux fois puis écimé à la cisaille. Nous le « repasserons » encore trois fois au minimum...)

Canicule, pluie et capuchons
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Millesime 2020 Pleine Fleur

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Millesime 2020 Pleine Fleur
Millesime 2020 Pleine Fleur

Pleine Fleur

   Au domaine Buisson-Charles la pleine fleur - à savoir la mi-floraison dans une parcelle - a été atteinte du 23 au 28 Mai pour nos Meursault, Volnay et aligoté et se poursuit dans les parcelles de pinots et particulièrement à Pommard en Mareau où elle n’a pas encore commencé.
   Contrairement à certaines idées reçues l’été chaud qui s’annonce n’accélèrera pas la maturation des baies et la chute des capuchons floraux et nouaison annonce un début de  véraison de nos chardonnays autour du 25/28 Juillet, il faudra ensuite encore 35 à 42 jours pour que leur mûrissement s’opère intégralement. 
   La chaleur sèche et l’éventuel manque d’eau  ne changera rien à ce cycle inscrit dans l’ADN de la plante, au contraire sans eau et si la canicule se met en route - un élément auquel je ne crois guère si j’en juge les projections à longue vue de nos différentes météo et surtout le caractère de cette année régulièrement venteuse -  nous pourrions avoir des blocages de maturité dûs à des stress hydriques.
    Je ne le vois pas ainsi. Nous allons vers un été solaire et donc chaud mais pas vers la fournaise. En attendant le vent et le soleil nous ont amené à supprimer purement le traitement soufre et cuivre prévu ces derniers jours car nos vignes sont parfaitement saines. Si l’oïdium qui concerne essentiellement les blancs, rôde encore, le mildiou n’a pas les conditions favorables à son développement et il nous paraît inutile de disposer du cuivre dans les vignes en ce moment. 
   Nous préférons travailler sur la plante et fignoler son feuillage pour aerer les raisins abondants cette année. Mode prophylactique donc! On peut même dire que les raisins sont potentiellement très abondants, au point que nous repassons dans chaque vigne pour enlever des rameaux une seconde fois tant il est évident que si nous ne le faisons pas, nos rendements ne nous permettrons pas de produire les vins que nous avons en tête.
   Toutefois il faut garder de la mesure dans ce geste qui prive la plante d’une partie de ses fruits car comme l’an dernier ceux ci risquent d’avoir un poids moyen inférieur à une année plus humide. Les grappes pèseront sans doute 10 à 20% de moins qu’en 2018. Elles sont plus petites dans nos vignes bien que parfaitement formées et parfois disposées en grappes agrégées  les unes aux autres...ce sont celles-ci que nous faisons sauter. 
   Les dix jours qui s’annoncent seront à l’évidence harassant pour les organismes mais la fin du « coup de feu » approche et c’est très  bon pour le moral...

Millesime 2020 Pleine Fleur
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Le Millésime 2019 juste après les vendanges

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Le Millésime 2019 juste après les vendanges Le Millésime 2019 juste après les vendanges

Récolte 2019 au domaine Buisson-Charles à Meursault: bilan et perspectives 

  La saison 2019 ne fut ni plus longue ni plus compliquée que les autres. Elle s’est étalée de la fin de Septembre 2018 à la moitié de ce mois en 2019, soit sur environ 350 jours. 

  On s’interroge parfois sur les caractères culturaux dont usent les exploitations: sont elles en mode conventionnel, raisonné, biologique? On oublie très - trop! - souvent et sans doute à dessein que ce qui détermine ce caractère n’a trait qu’aux simples moyens de traiter la vigne et de l’amender. Tout le reste des interventions sur la plante est rigoureusement le même quoi que puisse en dire certains faiseurs de belles histoires, très éloignés d’une vérité objective.

   Ainsi l’histoire vraie  que je vais vous conter est celle d’un domaine qui par choix a décidé  de rendre compte de son travail en toute transparence  sans prendre ses clients pour des naïfs mais au contraire en les informant avec forces détails, photos et analyses pour qu’ils puissent juger « véritablement » par eux même.

   Depuis la fin du mois de Mars 2019 rien ne vous a été caché sur nos choix assumés - ne pas faire brûler de paille, ne pas installer de bougies par exemple - et sur les différentes étapes de la saison végétatives entre travail de mains et traitement biologique à base de soufre et de cuivre. Ce récit long, détaillé, minutieux vous pourrez le lire en remontant le fil de cette page FB. Nous n’avons pas cherché à vous montrer le beau et le clinquant non! On vous relate des faits qui nous conduisent de plus en plus à prendre nos distances avec les pratiques de notre région qui nous paraissent peu adaptées au changement climatique.

   Nous ne sommes pas des jardiniers essayant de produire de nombreuses feuilles en cherchant un aspect visuel idéal et gracieux, tout au contraire nous voulons replacer la plante au service du fruit qui est le seul élément avec lequel nous faisons du vin. Une plante que nous souhaitons fine, aérée, vivante, au service de ses fruits et surtout capable d’étirer la période d’après floraison au maximum pour que la complexité des climats soit entièrement captée par les raisins de la liane pérenne car parvenus à complète maturité. Bref, les contre-vérités  qui consistent à imaginer que le degré seul signale le moment de la récolte supprime bien plus sûrement qu’une obédience culturale donnée la possibilité de générer de grands vins. 
   
   La Côte des blancs ne produira pas beaucoup de vins car le chardonnay a eu du mal à « passer fleur » au début de Juin et car les chaleurs ont généré des raisins de petite taille. Pas vraiment millerandés comme on peut le lire parfois mais plutôt des grappes bien formées avec des baies très petites et aérées.

   Nous avons produit environ 27 à 30 hl/ha dans nos vignes de chardonnay  âgées de 10 à 90 ans, il devait être possible d’aller un peu au delà mais certainement pas aux limites permises. En rouge nous ferons environ 37 hl/ha ce qui n’est pas si mal. Dans les deux cas les vins seront potentiellement incroyables. Au total nous baissons de 50% par rapport à 2018. Mais la nature est ainsi, il faut l’accepter. 
   Nos achats ont été compliqué et nombre d’entre eux - pourtant conclus avant vendanges - ont avorté car bien peu avaient à vendre une fois la récolte faites et tout le monde se sert en premier. C’est de bonne guerre. Nous produirons toutefois des Corton blancs et rouges, trois premiers crus à Volnay, un peu de Puligny premier cru et une dizaine de pièce de Chablis premiers et Grands crus sans oublier quelques gouttes de Chapelle Chambertin. On s’en sort donc plutôt bien! Et il n’est pas dit qu’un immense premier cru de Pommard ne rejoigne la gamme rouge. Je vous en reparlerai. 
    
 2019 sera grand Millésime ou ne sera pas ai-je dit tout au long de ces miscellanées...il sera grand, désormais c’est certain!

Le Millésime 2019 juste après les vendanges
Le Millésime 2019 juste après les vendanges
Le Millésime 2019 juste après les vendanges

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Les scores d’allen Meadows pour nos vins blancs 2017 sont très élogieux....

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Les scores d’allen Meadows pour nos vins blancs 2017 sont très élogieux....
Les scores d’allen Meadows pour nos vins blancs 2017 sont très élogieux....Les scores d’allen Meadows pour nos vins blancs 2017 sont très élogieux....

   Une revue de nos vins blancs du millésime 2017 faites par Allen Meadows de Burghound.com

 

 

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Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or
Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or
Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or

Millésime 2016 en Côte d'Or

   
    La Bourgogne produira peu de vins en 2016 en raison des gelées et d'un mildiou parfois dévastateur. Dans ces conditions il est évident que les crus conserveront dans leurs ADN les stigmates d'une saison végétative perturbée, inégale et surtout excessive. 

   2016 est ainsi une récolte tardive vendangée entre la fin de Septembre et le début d'Octobre qui a été précédée d'une longue période de sécheresse estivale ayant durablement positionné les vignes en situation de stress hydrique, alors même que la floraison tardive induisait  uine situation de croissance des plants durant l'ensemble des mois de Juillet et Août. 


   Gelés le 27 Avril, les secteurs de Marsannay, Gevrey, Chambolle et Vosne dans le Nuiton ainsi que Chassagne, Meursault, Auxey, Monthelie,Volnay, Pommard, Beaune et Savigny dans le beaunois; ont subi par la suite les assauts d'un climat chaotique qui a vu se succéder une  forte période de pluie et une chaleur solaire. 
   Juste derrière les gelées, les fortes pluies de début Mai empêchèrent de positionner les premiers traitements dans des conditions idéales alors que les plants ne présentaient que quelques feuilles étalées. La conséquence immédiate fut une implantation précoce du mildiou dans nombre de parcelles, d'autant que la pression naturelle de l'année était très forte. Ne cachons pas qu'au milieu de Mai nos espoirs de récolte étaient faibles.


   Toutefois à partir du 25 Mai, le soleil a commencé à luire. À partir du quatrième traitement il a été possible de rentrer aisément dans nos rangs de vignes pour placer de bons traitements destinés à juguler un mildiou galopant qui était tombé sur les grappes avant même d'impacter nos feuilles, ce qui est assez rare. Quelques grappes furent perdues avant floraison, mais en revanche cette dernière se déroula vite et bien pour les vignes non gelées au début de Juin et 10/15 jours plus tard pour les parcelles gelées.  
   À partir du 10 Juin les traitements resserrés et curatifs furent efficaces et rétablirent la plupart du temps une végétation saine en jugulant la sporulation du mildiou. Les feuilles en ont gardé une teinte brunie, puis elles se fondirent dans la masse des nouvelles pousses. Au 20 Juin le vignoble avait une allure décente à l'exception de quelques parcelles très marquées par ce mildiou dévastateur. Nombreux - pas tous bien entendu -  sont les vignerons certifiés bio - et les autres! - ayant usé alors de produits systémiques pour sauver ce qu'il restait de leur récolte. Compréhensible et humain.


   Le gel imposa ensuite à tous les producteurs - car bien peu furent ceux n'ayant aucune parcelle touchée - un travail estival harassant pour suivre la pousse lente et pourtant régulière des branches et feuillages. Une "saison de mains" qui pour être totalement aboutie et permettre de préserver le maigre reliquat de grappes  des ceps  gelés et la belle récolte sur les autres ceps fut harassante et demanda jusqu'à 7/8 passages dans chaque vigne pour accoler les branches inégales dans les fils, aérer et positionner les grappes dans les meilleurs conditions. 
   Nombreuses furent les propriétés à terminer leur travail face aux plants dans le courant du mois d'Aout et à continuer de croire que ce labeur ingrat portait en lui la clef qualitative du millésime. 
   Curieusement le temps sec d'Aout se poursuivit en Septembre jusqu'au milieu du mois et selon un schéma inattendu qui vit le temps se refroidir nettement durant les nuits et ainsi favoriser la venue d'un oïdium tardif qui se déclara  véritablement à partir du 5 Septembre. Quelques parcelles furent violemment touchées, en particulier celles dont les traitements furent arrêtés avant la première semaine d'Aout. 


   L'arrêt de croissance des vignes n'intervint qu'à la fin du mois d'août et celui de la charge en sucre seulement autour du 20 Septembre. Comme la pluie est arrivée à point nommé le 18 Septembre Les pinots du nuiton en avance en moyenne sur ceux du beaunois de trois jours d'insolation environ - ce qui est très rare -furent prêts à récolter à partir du 20/23 Septembre sur de bons équilibres, ceux du Beaunois à partir du 22/26 Septembre et selon les cas encore plus tardivement. Ils ont bénéficié d'une arrière saison sèche et ensoleillée et ont ainsi été coupé dans des conditions idéales. 
  Le cas des blancs du beaunois   est assez similaire,leur juste maturité fut atteinte quelques jours après les pluies du 18 Septembre, quelles que soient les façons culturales employées. Les ceps gelés ayant été souvent coupés à la fin du mois pour chercher des équilibres satisfaisants, si ce n'est exceptionnels. 
   
   Dans les deux couleurs et les deux côtes, les raisins sains et marqués par des peaux épaisses, ont donné assez peu de jus au pressurage, de beaux degrés naturels et des concentrations  en extraits secs importantes.


   Les peaux des raisins rouges, épaisses, ont naturellement donné de fortes couleurs mais elles ne feront pas oublier les goûts verts des raisins chétifs générés par les gelées. Chargés en sucre, ils n'ont toutefois pas toujours atteint leur pleine maturité physiologique et ont généré des amertumes à surveiller lors des cuvaisons. Les raisins des ceps sains ont en revanche une qualité digne des meilleurs millésimes, potentiellement. L'ensemble promet des crus rouges hétérogènes où se côtoieront des Vins évoquant les rouges du beaunois en 1999, denses, dynamiques et parfumés; là où d'autres seront plus austères avec des risques d'arômes végétaux et de tanins trop fermes. Il semble évident cette année que les réussites majeures se trouveront à Morey Saint Denis et sur la colline des Corton, toutes deux quasiment pas touchées par les gelées. Évidemment il y aura aussi de très belles réussites selon les secteurs dans chaque commune avec je crois de grands premiers crus à Volnay, Pommard et Gevrey sur la Côte Saint Jacques. 


   Les blancs ont une tension interne affirmée et je crois que les petits rendements qui les marquent ne doivent pas faire oublier que leurs arômes se sont formés sous des chaleurs importantes avec des pieds en situation de stress. Les peaux épaisses induisent une nature initiale impactée par d'abondants flavones. Sans un travail important sur les lies pour équilibrer leur potentiel amer, ils risquent de développer des notes herbacées et des matières puissantes. On se souviendra des 1998 et 1981 pour les moins intéressants - surtout ceux coupés trop tôt - et des excellents 2014 pour les meilleurs, avec toutefois moins de viscosité et un rien plus de tension. Les villages de Puligny et Saint Aubin me semblent touchés par le doigt de Dieu cette année.

  En Décembre 2016 il apparaît évident que les vins sont conformes aux prévisions initiales et qu'il y a une jolie année qui est entrain de se dessiner. Toutefois apres un 2015 d'anthologie, un retour à un niveau qualitatif normal me paraît de mise avec des vins séduisants qui pourront se déguster dans les premières années de leur vie mais qui n'auront pas le souffle des très Grands Millesimes.

  En Février 2017 les crus semblent évoluer doucement vers des profils assez généreux. Rouges frais et tanniques avec des matières de bon aloi qui commencent à faire leurs fermentations Malo-lactiques ou qui les ont terminées avant l'entrée de l'hiver. Les derniers crus à fermenter semblent avoir plus de fond. Je les vois assez compact et rappelant des Millesimes comme les meilleurs  1998 ou 1991 et dans ces deux cas de jolis Côtes de Nuits sont nés et aujourd'hui sont encore fringants. La Côte de Beaune non gelée produira des Blancs de bon niveau qui seront les dignes successeurs des 2013/2014 je pense. Pas le millesime du siècle mais une qualité des plus honnête qui fera la part belle aux équilibres acides assez élevés et donc à des matières ciselées. Je crois beaucoup aux vertus de l'élevage et surtout à celles des assemblages et lorsque cela sera possible nous ferons par exemple au domaine Buisson-Charles des cuvées mêlant  les Vignes non gelées récoltées plus tôt et les Vignes gelées récoltées en fin de campagne. Cela  génèrera de sains équilibres et lissera les profils aromatiques. Il n'est pas exclu que le travail sur des lies assez fournies soit un plus non négligeable dans les Blancs et je pense que les rouges auront besoin de temps en fûts.

Au mois de Mai 2017 les vins semblent plus prometteurs que ce qu'ils laissaient penser de prime abord. Apres les Malo-lactiques les Blancs présentent une juste acidité sur des matières concentrées. Les prises de bois sont discrètes et les Crus y puisent beaucoup de naturel en même temps qu'un corps svelte et musclé. Les secteurs Blancs  non gelés évoquent les profils des 2014 avec un peu plus de maturité et une acidité un poil moins soutenue. Les amertumes parfois présentes sur les Crus gelés au départ se sont quelque peu estompées mais pas complètement. Il leur faudra un élevage long. Les rouges sont étonnants de classe et se montrent parfois au niveau des 2015 avec cette matière mûre et en même temps dynamique qui marque les belles années. Je suis assez surpris de cette belle évolution et je dois dire que Corton Clos du Roi et Volnay-Santenots impressionnent les degustateurs sur fûts au delà de mes espérances. Le premier est terminé et le second achève sa Malo-lactique en se montrant aussi riche que 2005 et 2015.

A suivre.

 
   

Patrick Essa - 2016/2017
    

   

Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or
Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or
Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or
Évolution du millesime 2016 au domaine Buisson-Charles et en Côte d'Or

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Quelques nouvelles du millésime 2014 au domaine Buisson-Charles

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Quelques nouvelles du millésime 2014 au domaine Buisson-Charles


Les vins blancs issus de rendements drastiquement faibles en raison de la grêle précoce du 28 Juin ont fermenté très doucement et de ce fait même ont dans leur "adn" une densité et une puissance assez étonnante. Entre la tension des 2013 et la richesse des 2012, ils se sont nettement recroquevillés sur eux même depuis leur toute récente mise en bouteille. Les villages et premiers crus de Meursault surtout qui ne satisferont que les amateurs patients capables de le attendre trois à cinq ans, voire - beaucoup - plus. Ce sont des vins typiques de ceux que produit le domaine depuis toujours, peu démonstratifs, construits sur une tension affirmée et des arômes retenus en jeunesse, mais capables de se bonifier sur 7 années et plus. Il en sera de même pour les Corton-Charlemagne 2014, massif, vineux et ultra serré au niveau de la matière.
Les empreintes boisées des 2014 sont négligeables même si toutes les cuvées ont été vinifiées et élevées avec une proportion de 25 % de fûts neufs. Du Bourgogne Aligoté au Meursault Goutte d'Or. Est-ce cet état de fait qui permet au Bourgogne Aligoté et aux crus de Chassagne et Puligny d'être plus ouverts et accessibles? Je ne le pense pas. La différence provient de rendements plus "normaux" dans ces vignes en raison de leur non exposition à la grêle. Moins stressées, plus productives, les vignes ont livré ici des vins détendus et harmonieux capables de séduire dès le plus jeune âge. De fait les vins sont déjà délicieux et, fait assez étonnant, peuvent déjà se boire. Ils seront toutefois plus complexes après trois ans sous verre.
Les Chablis 2014 sont bénis! Vaudesir et Lys montrent à l'évidence que la région a été avantagée par le climat en 2014. Nerveux, aériens et très subtils, ils sont les seuls a avoir été vinifiés et élevé sans bois neufs et ont une définition aussi précise que dynamique. Vins de cailloux, ils devraient satisfaire les amateurs de "jus de pierre"...même si je ne suis pas un fervent de l'expression!
Les rouges peu nombreux ont une douceur de constitution conférée par des matières naturellement mûrs et très peu impactées par la grêle de Juin. Rubis moyen, ils ont été vinifiés avec 30 à 50% de vendanges entières et ont ainsi des notes poivrées et réglissées caractéristiques. Le Bourgogne me fait penser au 2010, Pommard est le plus concentré et plein depuis 2009 et Santenots joue un registre délicat et soyeux sur des accents de fraise des bois et de mûre...
Je les redegusterai tous "à la suite" Mercredi prochain 3 Février en compagnie d'Allen Meadows et ne manquerai pas de vous tenir au courant de mes sensations.

Patrick Essa

Quelques nouvelles du millésime 2014 au domaine Buisson-Charles
Quelques nouvelles du millésime 2014 au domaine Buisson-Charles
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Millésime 2015

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Pourquoi les Meursault de Buisson-Charles n'ont pas été coupés avant le 6 Septembre


Cette année 2015 est une année quasiment bénie. Un printemps alternant petite pluie et soleil régulier dès le mois d'Avril puis une vie végétative homogène parfaitement saine et enfin un débourrement mesuré. Ensuite, en l'absence de toute maladie, la floraison s'est déroulée rapidement et uniformément dans les deux couleurs sous une intense chaleur. Ce temps ensoleillé commença le 23 Mai pour se poursuivre quasiment jusqu'aux premiers jours des vendanges.
La floraison annonçait des récoltes possibles aux abords du 8/10 Septembre selon un temps médian et d'après le fort pertinent repère des 100 jours la suivant pour récolter. Dès ce moment là, la seule crainte nous habitant était que "le ciel nous tombe sur la tête".Hors si les hautes chaleurs nous firent craindre orages et grêles, nous fûmes obligés de constater que les précipitations furent rares, voire - et ce fut la seule inquiétude du vigneron - un peu trop espacées sur un temps chaud et sec. Cependant si Juillet fut caniculaire, dès le début d'Aout, 70 millimètres de pluie nous renvoyèrent directement à un potentiel de très grande année. Ce superlatif qualifiant n'étant pas ici écrit avec légèreté. Soyons clair.
Dès le 15 Août notre potentiel lié aux caractères des raisins était parfaitement identifié: ils seraient concentrés, marqués par des pellicules épaisses, de très belles acidités tartriques, un potassium médian ET en raison de la chaleur et des fortes insolations, une acidité malique modérée. Il n'y avait dès ce moment aucune possibilité de jouer sur la variation du paramètre acide qui s'accompagnerait automatiquement d'un PH plus elevé qu'en 2013 et 2014, d'une acidité totale - on verra plus loin que ce n'est pas un réel problème - plus faible mais en revanche d'extraits secs extraordinaires dans nos vignes peu chargées.


Dès lors deux paramètres nous ont conduit à positionner nos dates de récoltes:


1/ couper une fois la vraie maturité phénolique obtenue en évitant absolument de chaptaliser les moûts et viser 13-13,2 degrés naturels en l'absence de tout botrytis.

2/ considérer que la dégustation des baies - doublées de valeurs prisent au réfractomètre - devait être réfléchie autour de l'amertume, de la maturité des peaux et des pépins en admettant qu'elles seraient de toute manière peu vives au goût car la valeur malique est moyenne. Cette sensation première ne devant aucunement obérer les superbes acidités tartriques.


   En fonction de ces observations forts simples j'ai opéré des relevés réguliers sur mes crus qui tous en cette fin Août me signifient que mes raisins etaient encore en phase de charge de sucre, commençant à peine à dorer et amplifiant chaque jour leurs potentiels aromatiques.
Les pinots qui étaient en avance furent quasiment rejoints par les chardonnays et les deux cépages purent encore augmenter leur proportion de jus grâce aux pluies tombées au tout début de Septembre. Grâce à celles-ci nous avons atteind je crois la perfection faites chardonnay et pinot à partir du 5 Septembre. Le temps que les baies reconcentrent un poil leurs jus et complexifient leurs arômes .
   Bien entendu ces pluies du 1/2 Septembre auraient pu être accompagnées d'orages, bien entendu un coup de grêle aurait toujours été possible et nous aurions été alors perdants d'avoir osé prendre tous les risques pour tenter de rentrer les plus grands raisins du 21 ieme siècle...
...Mais il n'etait pas envisageable de ne pas tout faire pour tutoyer les sommets car cette possibilité là se présente peut être trois fois dans une vie.

   Nous avons coupé les rouges le 5 et le 6 Septembre et les blancs du 6 au 11 Septembre. Les fûts d'élite sont là, une nouvelle cuverie a été achetée cet Été et la cave voûtée s'est agrandie. Les vinifications débutent bien.. 2015:
De bonnes vibrations...

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Journal du millésime 2012 au domaine Buisson-Charles à Meursault

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

 

 

 

 

 

 

 

Etape 1 - Préambule - (Ecrit le 8 Avril 2012)

j'ai été bien discret ces derniers temps sur le site des "degustateurs" car le travail d'élevage et celui dans le vignoble se poursuivent selon des rythmes bien cadencés. Ce bref répit "pascal" est une heureuse occasion pour vous communiquer quelques nouvelles fraîches concernant le domaine mais également plus généralement l'ensemble du centre Bourgogne. Que se passe t'il donc dans le vignoble et les caves murisaltiennes ces temps-ci? Voici en quelques paragraphes les tendances actuelles:

Les vins du millésime 2010 sont en préparation de commande pour leur livraison au Québec. Ils partiront de nos chais au début du mois de Mai. C'est un millésime très rare au sens où il a généré une petite moitié de production par rapport à une année habituelle. Les livraisons seront donc modestes en quantité et je m'en excuse par avance. En revanche je puis affirmer que ces vins possèdent un profil que j'aime beaucoup, fait de concentration et de finesse, mais aussi d'une immédiate séduction que je n'avais pas "vue" chez nous depuis les 99. Je sais que lorsque vous les goûterez vous m'en parlerez sans concession...j'attends cela avec impatience.

Les 2011 blancs qui sont en élevage ont désormais tous terminés leurs fermentations malo-lactiques et ils se présentent sous un jour vraiment engageant. J'apprécie la très grande pureté des blancs qui n'étaient pas marqués par le botrytis. Vous le savez je n'aime pas travailler avec de la pourriture - fut-elle noble - dans mes vins secs car elle gâte irrémédiablement les notes florales les plus subtiles. 2011 est de ce point de vue d'une précision olfactive impressionnante avec des vins qui embaument la fleur de vigne, le chèvrefeuille et le jasmin pour les plus concentrés. Je l'avoue sans détour, j'aime les déguster comme cela à ce stade de l'élevage. Les nouvelles cuvées de Chassagne Romanée et Remilly et de Bourgogne Blanc sont par ailleurs une source d'étonnement et de questionnement constante. Comment les "interpréter" selon des contraintes analytiques tout de même un rien différentes de mes Meursault et premiers crus? Nous verrons si mes options ont été les bonnes dans quelques mois!

Les 2011 rouges feront des vins au profil remarquablement gourmand. Construits sur des degrés mesurés, ils bénéficient assez curieusement d'une acidité modeste qui les fera ressembler au niveau de la douceur de texture aux excellents 2009. ils n'en auront pas toute la densité et sans doute devront être bus plus sur la jeunesse de leurs arômes mais fruitée vraiment remarquable. Pas des monstres de concentration mais de belles choses à venir il me semble. Je vous tiendrai au courant de leur évolution dans les caves car les rouges changent toujours de profils durant l'été lorsque la prise de bois et l'amalgame de SO2 s'opèrent complètement.

Le millésime 2012 s'annonce encore une fois très précoce et nous sommes repartis sur les bases de 2007 et 2011 avec des bourgeons qui "pointent" à la fin de Mars et des feuilles qui sont apparues formées autour du 5 Avril. Si le temps se poursuit ainsi nous récolterons donc au début du mois de Septembre. Refaire un 2011? Je signe tout de suite! Nous avons passé deux coups de charrues pour « cavaillonner » les ceps dans un premier temps puis pour libérer ceux-ci des herbes qui les entourent avec les fers inter ceps. Voir les photos sur DC si vous en avez le temps. Le travail de main est en ce moment très pressant et je suis en retard pour coucher mes baguettes de Guyot simple dont les bourgeons continuent de s'épanouir. J'ai bossé hier toute la journée et il me paraît évident que le lundi de Pâques ne sera pas une fête sans labeur. Mais je n'en souffre pas, car il fait beau et être dans les vignes par ce temps là, c'est aussi du plaisir!

Nous avons planté il y a deux semaines un nouvelle parcelle de Bourgogne blanc à une densité de 15.500 pieds par hectare. Un choix effectué après avoir observé que sur le finage de Bourgogne blanc "Haute Couture" de Meursault il est impératif de produire peu par ceps pour donner à nos vins la profondeur souhaitée. On pourra ainsi offrir une cuvée très haute densité à nos acheteurs dans les années à venir et nous expérimenterons des systèmes de taille et de conduite du feuillage nouveau en compagnie de l'INRA... de Bordeaux! En effet je continuerai les expériences faîtes grâce au Greenseeker sur la vigueur du feuillage avec le chercheur Jean-Pascal Goutouly et pierre Sauris. Que de belles observations à venir!

Dans un autre ordre d'idée je travaille avec la tonnellerie "Ermitage" et Maxime Cromier pour affiner le grain de nos merrains afin d'utiliser pour nos fûts - pièce de 228 litres - des séchages plus longs que la moyenne sur des origines de bois très racées. Ainsi le millésime 2011 a vu l'utilisation de bois des forêts du Tronçais et de Bertrange sur des grains très fins séchés quatre ans à l'air libre. Ces "48" mois ont livré des vins d'une neutralité boisée sidérante et je suis vraiment enthousiasmé par la précision des moûts qu'ils contiennent. La fraîcheur et les senteurs de poire william combinées à des notes florales d'une finesse fantastique. J'ai hâte de vous faire goûter cela! Les premiers crus et villages 2011 en contiendront d'ores et déjà 1/3 et nous passerons à 60% sur 2012 avec toujours environ 25% de bois neufs pour toutes les cuvées en dehors de l'aligoté élevé en cuve.

Pour finir je me suis fait un petit plaisir personnel en refaisant totalement l'éclairage et les allées de nos caves qui ont été intégralement brossées et dépourvues de leurs anciens graviers pour de nouveaux petits cailloux achetés " lavés sans poussière". Il y a longtemps que je voulais une cave sentant l'eau de roche, le vin et le bons merrains, débarrassées des odeurs de "champignons" sur des éclairages adaptés aux couleurs des vins...c'est fait! Et j suis convaincu que sans cette ultime pureté là, il n'est point possible d'être "ultimement" pur dans les vins. Cela doit être mon enfance en Suisse...mais je suis absolument obsédé par le côté "clean" des voûtes, des allées, du gravier et des fûts. Donc brossage toutes les semaines et nettoyages des pièces selon le même rythme. Kate me dit que c'est obsessionnel...elle a raison!

 

 

Etape 2: En Mai fais ce qu'il te plait! - (Ecrit le 6 Juin 2012)

...Et en Avril il ne fallait se découvrir d'un fil...tant la météo clémente de Mars s'est muée en une succession de périodes de pluie et de vent qui ont largement contribué à retarder une végétation partie "en fanfare". D'une année très précoce du style de 2007 ou 2011 nous sommes passé à un millésime quasiment "tardif" car le temps a ralenti la pousse et surtout compliqué à gérer. En effet la pression mildiou est une des plus fortes de ces dernières années et il a été difficile de passer dans les rangs pour labourer et traiter car ceux-ci étaient souvent humides et la végétation inter-rangs poussait à vive allure. Un casse-tête qui conduit de nombreuses exploitations à traiter le WE ou a passer avec les bidons "à dos" dans les zones qui ne sont pas accessibles.

Quelques heureux motifs de satisfaction toutefois. Le gel a épargné la quasi totalité du vignoble - si l'on excepte les bas de Chassagne et Santenay -, la pousse de la vigne s'effectue de manière assez douce et donne le temps d'effectuer un bon travail de main pour ébourgeonner et puis les charges de raisins sont assez généreuses il me semble. Le tout évoluant plutôt favorablement car la fleur apparue autour du 1er Juin semble avoir été à son pic le 5 dans les chardonnays et quelques jours plus tard dans les pinots. On vendangera donc entre le 11 et le 20 Septembre selon toute vraisemblance.

Je ne peux m'empêcher toutefois de voir cette année comme un peu "curieuse" et j'ai nettement l'impression qu'elle nous réserve encore des surprises. Le temps n'arrive en effet pas à se stabiliser et il est évident qu'il va être complique de gérer les passages de traitement pour juguler les maladies, sans parler de la gestion des mauvaises herbes qui sont cette année fort envahissantes.

 

Etape 3 : fleur de pinot, gare! - (Ecrit le 7 juin 2012)

Il a fait un temps froid et pluvieux hier et cela risque de perturber le passage de la fleur dans les pinots noirs des deux Côtes. Les chardonnays plus avancés en souffriront moins et ne devrait dans que peu subir la "coulure" qui fait avorter certains fruits.

Les passages pour traiter les vignes sont décidément peu aisés cette année et les sacs d'eau qui tombent régulièrement empêchent de bien travailler dans les vignes en rendant les sols très gras. Tout le monde est en "bout de traitement" et sans doute un peu inquiet...

 

 

Etape 4 - 30 Juin: Grêle en côte de Beaune - (Ecrit le 2 Juillet 2012)

Le temps n'est pas clément en 2012 et la succession des périodes de beau temps avec celles pluvieuses marque sensiblement le travail qu'il faut effectuer dans le vignoble. Combien il aura été difficile cette année de suivre les vignes au plus près en canalisant leur vigueur et en maîtrisant les passages nécessaires de traitement contre les maladies. Les vignerons n'avaient sans doute pas connu pareil casse-tête depuis le millésimes 1998 et il faut remonter bien loin dans les mémoires pour observer les éléments naturels conjuguer leurs efforts avec autant de régularité pour perturber les producteurs et les rendre nerveux.

En dépit de cela, et même si les vignes présentent des profils atypiques faits d'herbes et de chardons, les récoltes étaient jusque là préservées. Nous savions que les pinots seraient peu productifs car la coulure les a fortement impacté lors du passage de la fleur mais les vignerons estiment toujours avec raison que les petites charges autorisent souvent des vins concentrés. Un mal pour un bien... supportable! Bien sûr le mildiou est également dans les vignes et l'oïdium rôde- je vous en ai parlé par ailleurs -mais cela concerne surtout les zones basses et les zones humides et à force d'acharnement dans les traitements, de réflexion sur le moment de les épandre et de labeur à des heures indues, le soir ou les WE, cela ne se passait pas si mal, en tout cas pas de manière catastrophique. J'ai même longtemps affiché un certain optimisme tant je considérais que si le temps se mettait au beau à partir du 15 Juillet, nous serions dans la possibilité de livrer un très bon millésime. Depuis mon raisonnement a subi de fortes turbulences...

...car la grêle a frappé la quasi totalité de la Côte de Beaune le 30 Juin. Une grêle féroce, s'étalant sur plusieurs kilomètres et balayant de Santenay à Corton l'ensemble des coteaux et de la plaine. Une "grêle égalitaire" où tout le monde a reçu son lot de désolation et de tracas, une grêle insidieuse qui a haché les feuilles et décapité des baies à peine naissantes en fauchant à tout va, chardonnays et pinots. Le stade de fermetures des capuchons n'y a rien fait et la Côte a subi une douche écossaise de grésil et de grêlons - gros comme des oeufs de caille et à certains endroits comme de petites balles de golf - qui a laminé son vignoble.

Comme souvent toutefois certaines zones souffrent encore plus que les autres. Le coeur du vignoble, soit Pommard, Volnay et le Nord de Meursault et Monthelie ont reçu les pires volées de glace depuis 2001 et des secteurs sont détruits à plus de 50%. Pommard et Volnay sont désormais intégralement sinistrés car la quasi totalité des baies sont marquées. Les extrémités sud et Nord ont été moins touchées Corton, Savigny et Beaune Nord mais Santenay et Chassagne subissaient leur troisième "attaque" de l'année, L'escadrille des grêlons est assidue en 2012!

Dans ce contexte de désolation, le vigneron courbe l'échine et s'en remet à la qualité de son travail pour sauver ce qui peut l'être encore. Certains ont une assurance grêle qui couvrira les frais professionnels et permettra de ne perdre "que" la valeur de la récolte touchée, un moindre mal qui n'est évidemment pas satisfaisant et qui ne permettra pas de couvrir les gros investissements qui ont été opéré dans certaines propriétés...bref c'est quand même un peu la "scoumoune" car à partir de maintenant nous entamons un cycle qui nous entraîne vers une "année de sauvetage" où l'on sait pertinemment que notre travail sera plus dur et que la récolte sera de petite quantité. Espérons que la qualité sera en revanche au rendez vous! Mais il va falloir trier, trier et trier encore...

 

 

Étape 5: récolter... quand? (Ecrit le 7 Septembre 2012)



Nous sommes le 15 Septembre et cette date correspond plus ou moins aux fameux cent jours après le passage de la fleur de vigne. En général un moment respecté par de nombreux vignerons pour démarrer leur récolte. Cette année toutefois peu nombreux sont ceux qui ont déjà commencé à couper leurs précieux fruits. La faute à une année aussi imprévisible qu'émaillée de forces coups de grêle et départs de maladie. (On se réfèrera à mes textes ci dessus pour plus de détails).


Le mois d'Août ayant démarré par un second orage de grêle dévastateur les vignerons ont cru au pire. Mais après cet épisode désespérant le temps s'est mis au beau et il a fait très chaud durant près de cinq semaines. Une sorte de petit miracle qui a permis sans doute de sauver une récolte alors très altérée et mal partie pour mûrir.
Cependant si le soleil a autorisé une belle maturité, si le vent a fait tomber certains grains secs impactés par la grêle et si les traitements ont dans l'ensemble - mais irrégulièrement - jugulés les maladies, il subsiste toutefois des effets liés à ce qui s'est passé lors des quatre premiers mois du cycle végétatif. Les bois, les feuilles et les baies portent des stigmates que l'on ne pourra pas totalement éradiqué même en triant très sévèrement. De ce fait cueillir des raisins à juste maturité restera une vraie gageure car l'acidité quoi qu'il arrive sera au rendez vous comme une sorte de reliquat des conditions météorologiques de l'année.


Un casse tête s'annonce donc car il y a fort à parier que le 22 Septembre jour du changement de Lune le temps se mette à varier et la pluie à tomber. Dans ces conditions QUAND faut-il y aller? Prendre les fruits tôt pas tout à fait mûrs par beau temps où attendre et risquer d'obtenir de meilleurs degrés avec un temps mouillé?... Chacun aura SA solution et elles seront toutes porteuses du choix des producteurs, nous verrons QUI aura opéré les bons choix en Mars
2013.

Etape 6: La récolte 2012 vue de l'intérieur - (Ecrit le 22 Septembre 2012)

 


Il est difficile de tenir un journal de vendanges dans une année comme 2012 car le travail a été incessant et fort éprouvant pour les esprits et les organismes. Nous n'avons pas eu une minute d'arrêt depuis un mois car il a fallu composer avec un temps capricieux, des maturités décalées et des prises de décision bien difficiles à objectiver en fonction de nos options de vinifications.

Quoi qu'il en soit j'avais pris la décision dès la fin du mois de Juillet de couper des raisins à pleine maturité sans m'occuper des conditions climatiques dans lesquelles ils seraient rentrés et je m'y suis tenu. Un adage simple a guidé mes pas :

" Mieux vaut couper des raisins mûrs sous la pluie que des raisins verts sous le soleil ".

Une phrase sibylline que Jacques Marie Duvault-Blochet mettait en exergue il y a déjà plus de 150 ans avec un bon sens consommé de l'observation et une farouche volonté de produire des vins équilibrés, denses et capable de se bonifier par une maturation sous verre de plusieurs années. Bien entendu, elle colle parfaitement avec ce que je souhaite faire dans l'appellation Meursault, à savoir continuer de perpétuer une forme de vin connue depuis plusieurs siècles, celle d'un vin totalement sec ayant un milieu de bouche possédant une très grande fraîcheur ET une sensation mœlleuse. Bref, je ne souhaite en rien changer ou faire évoluer le style de ce vin qui se livre sans effort et naturellement sous ce jour en raison de ses climats formidables, de sa météorologie de limite nord d'exploitation du cépage chardonnay, et de la texture visqueuse que ce dernier autorise en même temps que de son idéale acidité s'il est cueilli juste mûr et vinifier sans le moindre botrytis.

Les vignes du domaine ont été marquées comme toutes celles de l'appellation par deux orages de grêle qui ont fait perdre plus de la moitié de la récolte. Dans nos malheurs une lueur d'espoir, car ces deux coups de grêle ont été précoces et les fruits restants étaient au final moins marqués par les impacts que ce que l'on imaginait initialement. Nos Vieilles Vignes du côté de Puligny étaient même dans un état impeccable et surtout chargées idéalement pour produire des vins dignes de cette appellation exigeante. Les premiers crus ont donné entre 20 et 25 hl/ha, alors que dans les villages nous avons récoltés nos parcelles avec des rendements compris entre 28hl et 37 hl. Pas si mal au fond!

Sur les 55 pièces de Meursault VV que peu produire le domaine selon les rendements autorisés, nous en avons donc rentré 34 mais je souligne que je ne dépasse jamais les 45, ce qui au final donnera près de 9.000 bouteilles de cette cuvée qui est quand même le coeur de notre production et en tout cas celle qui permet de faire vivre le domaine. Les crus eux seront plus limités et comme en 2010 ils seront rares. 4 pièces de Tessons et deux de Cras...un peu plus dans les autres heureusement, mais quand même ce n'est pas vraiment l'opulence!

 

 

 

 

Si je reprends le fil de cette vendange depuis le début, je me rends compte qu'elles ont été particulièrement étalées, voyez donc:

 

 

  • Un démarrage "prologue" le 17 Septembre pour couper les Volnay-Santenots qui étaient vraiment idéalement mûrs - 13,5° - et sains. Nous en produirons 750 bouteilles au lieu des 1800 habituelles, mais les fermentations se passent bien avec des couleurs profondes et des tanins abondants et fins.
  • Poursuite des rouges le 20 Septembre avec des Bourgogne rouges à 13,2° après tri à la parcelle. Nous en produirons 7/8 pièces au lieu de 13 habituellement. Je les élèverai dans des super-fûts - Ermitage Tronçais 48 mois - qui seront neufs ou de un vin...j'en attends beaucoup.
  • Les premiers crus blancs ont été rentrés à partir du 22 jusqu'au 24 Septembre. Aucun d'eux ne sera chaptalisé car ils titrent tous entre 13,2 et 13,5 degrés naturels. Des moûts purs, très riches, bien dotés en acidité (valeurs tartriques de feu!), qui sont déjà entrain de fermenter grâce à leurs levures indigènes. Des 2010 bis avec un peu plus de finesse il me semble si j'en juge les dégustations des jus non fermentés et clairs.
  • Les Meursault VV furent récoltés les 24,25 et 26 Septembre, ce dernier jour sous une pluie battante, cela sera CEPENDANT sans aucun doute la plus belle cuvée car les très vieux pieds de Pellands étaient vraiement magnifiques. J'ai réalisé cette année six cuvées différentes - titrant toutes entre 12, 7 et 13,3 degrés - en les élevant dans les mêmes bois et selon les mêmes proportions de fûts. Pas un gramme de sucre, pas de levure...rien! Et quand tu ne fais rien c'est mieux!
  • Bourgogne blancs - 28 hl/ha - et Aligoté - 31 hl/ha - furent coupés sous le soleil le 27, triés à la parcelle - comme tous les autres -, ils titraient tous les deux 12,5 degrés et ne seront bien entendu pas corrigés en sucre.
  • Enfin hier 28 Septembre nous avons terminé à Pommard avec une récolte hyper saine ( pas le moindre grain sec ou botryrtisé ce qui dans le contexte de l'année est miraculeux -, minuscule et je l'espère de haute qualité...nous verrons!

 

Désormais tous les blancs sont pressés et à part les deux derniers coupés ils sont tous partis en fermentation ce qui nous interdit quasiment l'accès à la cave sans masque. Les rouges sont encore en phase de cuvaison et le Volnay sera je pense décuvé en fin de semaine prochaine.

 

Voilà je crois vous avoir livré une "photo" assez claire de ce qui s'est passé lors de cette récolte 2012. Ah si un mot encore, je suis vraiment des plus heureux de la voir se terminer dans ces bonnes conditions tant nous en aurons "bavé" cette année...

NB: certains lecteurs habitués pourront s'étonner de ne plus me voir donner une revue d'ensemble sur ce qui se passe et s'est passé dans la Côte. C'est un fait absolument volontaire. Je me sens désormais pleinement vigneron et négociant. Plus question donc de livrer des points de vue - que je voulais pourtant le plus neutres possible - sur ce qul se vit autour de moi...mais je continuerai à vous parler des flacons bus, des climats tels que les vois et de mon job!

 

 

Etape 7 : A fleur de peau (Ecrit le 1er Octobre 2012)

Il y avait cette fatigue accumulée depuis le mois d'Avril. Il y avait cette inquiétude qui planait, ces non dits pesant qui gangrènent l'assurance et font douter de tout, d'un rien, de soi, des autres et de la manière de vivre une passion. Tantôt se sentir des ailes, tantôt avoir les pieds en plomb mais surtout peur de ne pas pouvoir y arriver. Assurer est une chose, le faire selon sa conscience en est une autre. Je n'étais pas serein cette année,2012 est né dans la douleur au domaine Buisson-Charles.

Mars annonçait pourtant une récolte précoce et Avril se passa sans la moindre petite gelée, mais que dire d'une suite qui ne cessa de nous marquer par ses incohérences, ses coup bas, ses maladies, nous laissant un peu plus abattus à chaque revers culturaux. Le temps joua contre nous une étrange partie ou nous fûmes bousculés chaque journée de l'été ou presque. Pas un jour sans qu'il fut nécéssaire de se persuader de continuer en affrontant les difficultés les unes après les autres...ou plutôt les unes sur les autres!

Je me revois le 31 Juin à Arras au Main Square festival recevant les photos de Louis me montrant un tapis de grêle devant chez nous. On s'inquiétait pour « Mildium », on a eu la foudre, le vent, les grêlons et la frousse de perdre une pleine année de sueur et d'espoir. Kate en pleurs, je me suis dit alors qu'après tout adviendrait ce qu'il adviendrait et que nous aurions ce que nous pourrions. Il arrive un moment où lutter ne suffit plus, il faut aussi ce petit truc qui s'appelle la chance et qui permet d'espérer. Nous savions dès ce jour que la moitié de notre possible revenu était perdue et que désormais cela ne pourrait plus être pire.

Je n'ai pas eu le goût alors de continuer à écrire, pour vous dire que cela n'allait pas, pour vous raconter notre détresse car à quoi sert de se plaindre quand on a choisi de vivre aussi des moments comme ceux là. Mon journal s'est interrompu, j'étais vide et sans mot pour vous conter notre quotidien. N'allez croire toutefois que je me lamente, non, et c'est peut-être pire, tu bosses pour produire un idéal que tu ne pourras pas offrir, ton temps est compté et tu as perdu avant même de finir la partie! Pourtant il faut y aller...encore,encore et encore. Le labeur des vignes se termina début Août, trois semaines après une année "normale". Le calice jusqu'à la lie.

Deux semaines à Pompéï ne furent pas de trop pour recharger des batteries et pour nous faire espérer produire du Falernum avec le peu de grappes nous restant! Mais une chose est certaine ce cru là aura en lui la nervosité et l'énergie de concepteurs à "fleur de peau".

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Millésime 2011 au domaine Buisson-Charles: Un goût de Pearl Jam...

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

   Décidément j'écrits peu dans mon Journal en cette rentrée. Curieusement j'en ressens moins le besoin en dépit du plaisir toujours évident de vous conter l'histoire du millésime nouveau. Les autres années je rentrais de la cuverie pour - tout de suite, à chaud - vous donner mon sentiment sur ce que nous avions rentré: qualité des raisins, analyses, potentiels et premières observations sur ces moûts frais.

Eddie Vedder...une bonne rasade avant chaque morceau!

  Toute cette semaine je suis resté près de mes cuves et des fûts pour - après le travail "technique" - encore et encore les sentir, les toucher, les mirer...ils m'hypnotisaient à un point tel que rien d'autre n'avait d'importance. Seul au fond de la cave à les délester ou à brosser les fûts au moindre débord pour que la cave sente bon, soit belle, pure et qu'il y reigne un sentiment d'harmonie, une douceur et puis...il y avait "cet" esprit Pearl Jam. Iphone posé sur un fût, Live at the Gorge en boucle, une chanson par cru, une ambiance différente pour chacun d'eux et comme des vibrations qui me traversaient le corps en élevant mon esprit. Musique rock au service du meilleur vin possible, voilà un trip qui assurément a le don de me  placer sous influence. -)

   La semaine a démarré bizarrement par une première coupe durant l'après-midi. Il avait plu la veille, aussi était il important de laisser sécher tout le matin le raisin des Bourgogne rouges de Magny et des Grandes Coutures. On s'est "ébroué" aux abords de 13.30 en cueillant autour de ma maison. Les vitres ouvertes "Corduroy" et "Even Flow" claquaient depuis la sono jusqu'à la table de tri, les raisins n'y ont pas pris de degré mais c'était chaud autour des petits grains! Jolis, petits, dotés de peaux épaisses, les baies confirmèrent durant la semaine qu'elles étaient très aromatiques, sombres et forts souples.  Par suite le Santenots en mode "Nothing as it seems" nous a fait de belle promesse, élégance ,volupté, suavité, son jus chaud coulant dans la cuve avec une sensualité émouvante. J'aime le piger en envoyant "Animal"  quand je suis dans ma combinaison de pêcheur à la mouche. Suer avec le palpitant à "170 puls'/ minute" devient alors agréablement bestial!

   Le Lundi les blancs étaient de retour au cuvier et le pressoir allait pouvoir tourner sur les mesures de "Not for you" et "Daughter" pour comprimer par pallier Cras et Charmes. Des crus dorés à souhait et d'une pureté initiale impressionnante. Après le tri à quatre, six ou huit mains dans les vignes, ils se présentent sans un seul grain de sec, sans botrytis et sans une demie feuille - je vous engage à vérifier cela sur le film que Pierre Séguin - 4 Emmy awards pour ces documentaires - a réalisé lors de ces vendanges, il sortira au Québec et sur France 24 TV monde, puis sera décliné en anglais. "Tout un monde" comme disent nos cousins de l'autre côté de la flac. "It's Ok" en bande son bien entendu!

   La semaine s'est ensuite déroulée à un rythme frénétique avec trois pressoirs à "sortir" chaque jour. "World Wide Suicide" pour nous porter à bout de bras, nous mettre les nerfs en vrille, placer la tension à fleur de peau, les coups de geule jamais loin, mais la tendresse si forte pour celui qui bosse dur à vos côtés et qui comme vous s'arrache les tripes en prenant "Black", "Jeremy", "Garden" et "MFC" comme stimulants. Une expérience de vie unique qui culmine le soir vers 22.30 quand vous êtes le dernier dans la cuverie à écouler la fin du pressoir en apposant vos mains sur ses flancs pour qu'il vous électrise et que vous lui transmettiez votre chaleur intérieure en retour, décuplée par l'air de "Nothingman" qui vous taraude les méninges. 

   Les coups de pompe n'eurent pas grande incidence sur l'énergie à déployer en cuverie, si ce n'est pour déplacer nos précieux moûts du pressoir aux cuves qui résonnaient sur "Insignifiance". 24 heures  plus tard écoulement serein par gravité dans des fûts chantant de plaisir. Enfin logés les liquides se sont vite mis à pétiller en déclarant spontanément leur fermentations. Une année qui s'annonce limpide, claire,facile. De beaux vins frais, aériens et d'une délicatesse annoncée évidente...

..."Rockin in the free world"? Yes!

  

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Les Millésimes 2000 à 2006

Publié le par domaine.buisson.charles.over-blog.com

Carcatères: Côte des blancs - les années 2000

 

 

 2006 :

  

 Année précoce et de belle maturité, 2006 est caractérisée par des acidités en moyenne assez basses et des robes jaunes qui peuvent être soutenues si la coupe des raisins a été tardive. Le millésime a partagé les vignerons sur les dates de vendanges et celles-ci se sont étalées sur près de trois semaines. Les coupes précoces ont généré des vins un peu plus tendus et  frais alors que les derniers vignerons à avoir coupés ont en général obtenus des vins plus riches, moins acides, plus colorés et sans doute un peu moins tendus…une question d’interprétation, qui comme souvent a donné de beaux vins parmi les partisans des deux « options ».

  

  

 2005: 

 

 2005 fut une année très estimée dès sa naissance.De  beaux états sanitaires, associés à des potentiels alcooliques et acides idéaux ont immédiatement fait penser que l’on tenait une vraie « année du siècle ». Les blancs furent coupés à la mi-septembre dans de très bonnes conditions météorologiques. Certains secteurs ont cependant souffert d’une insolation très forte et les peaux épaisses de l’année associées à des niveaux d’acide tartriques importants ont donné des matières premières fougueuses et solides qu’il fallait savoir maîtriser en « cuverie » et durant l’élevage. Il en résulte aujourd’hui des vins assez austères, bâtis sur des équilibres vifs et une nature compacte qui les destine à la grande garde. Cependant ils ont une pureté et une intensité aromatique qui positionne l’année dans les grands millésimes du début du 21° siècle.

 

   

2004: 

 

  Les blancs du millésime 2004 sont un peu des "miraculés". Une saison estivale très maussade et des départs de pourriture au mois d'août ont pu un temps faire craindre le pire à des vignerons qui venaient à peine de se remettre des difficultés d'un millésime 2003 caniculaire. Heureusement un mois de Septembre venté et ensoleillé a permis au dernier moment de sauver une récolte bien compromise. 2004 est aujourd'hui un millésime de plaisir qui montre une tension et une puissance qui le place même souvent devant des années plus huppées.Récolte assez tardive, marquée par une acidité de bon aloi et parfois par des notes végétales qui enlèvent un peu de race à des crus pourtant bien équilibrés.

 

 

2003 :

  Que de chaleur pour récolter ces 2003! Une saison infernale, sans pluie pendant six mois et des vignes en stress hydrique à la mi-Août, puis au moment de couper ces crus à partir du 18 du même mois , un pic de chaleur pendant trois jours à plus de 42°à l'ombre...il en a résulté des vins très concentrés, fort peu acides et presque sans arômes en début de vie mais qui aujourd'hui en dépit de leur profil atypique ont parfaitement vieilli et semble même pouvoir s'affiner nettement sur la durée.

2002 : 

  2002 fut une année "facile"! Non pas que les vins se firent tout seul mais la saison, clémente quoique assez tardive, a permis de récolter des fruits mûrs, parfaitement équilibrés et possédant en eux une richesse de matière et une acidité constitutive quasiment idéales. Les fruits étaient à peine dorés mais titraient aisément 13°, voir plus et cela sans le moindre grain de botrytis. Les fermentations se firent dans de bonnes conditions et il était possible de déguster en Février 2003 -sur fûts-  des vins déjà avenants, malos faîtes et forts proches de leur état final en bouteille.

 2001 

  L'année - assez tardive - ne fut pas marquée par des insolations importantes et si l'Eté fut peu pluvieux il n'y a jamais réellement eu de fortes chaleurs. Sur un tel "mode" la vigne préserve très souvent de fortes acidités maliques car celles-ci ne sont pas dégradées par le chaud rayonnement solaire. Fin Septembre, certains raisins commencèrent à pourrir avant d'avoir atteint leur maturité phénolique et les raisins rentrés étaient fréquemment botrytisés à hauteur de 5 à 10 % de la récolte. En dépit de cela les degrés obtenus furent plus que satisfaisants et les peaux assez épaisses libérèrent des jus concentrés qui durent être débourbés avec attention pour ne pas générer de trop fortes réductions au moment des fermentations alcooliques. Certains crus de Meursault sont extraordinaires aujourd'hui, alors que d'autres évoluent vers des accents "naphtés-pétrolés" un peu insistants en raison de la nature trop ligneuse des lies réductrices conservées pour l'élevage.

 2000 :

     L'année se présentait parfaitement bien. Des raisins sains grâce à un état sanitaire idéal, un cycle végétatif qui s'était déroulé sans accidents climatiques majeurs et des raisins qui possédaient de confortables degrés alcooliques naturels. On a cependant oublié un peu vite que la récolte fut abondante et que certaines parcelles étaient un peu trop chargées pour donner de grands vins de garde. En dépit de la légende qui veut que lorsque la vigne produit beaucoup "naturellement", les vins sont régulièrement excellents, ce millésime a parfois souffert de dilution et n'a pas - de ce fait même - toujours bien vieilli

 

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