Le Millésime 2022 évalué par Kevin Shin MW

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Millésime 2022 du domaine Buisson-Charles vu par un Master of wine:

Kevin Shin, Master of Wine qui écrit pour la revue Vinous a dégusté quelques uns des vins du domaine dans le millésime 2022. Il en tire un bilan qui fait plaisir à lire, au delà des scores qui sont assez dithyrambiques…

Aloxe-Corton 2022: Medium expressive nose displaying fresh red fruit, strawberry, raspberry, rose, sweet spices and earth. Medium concentration, generous red fruit, warm and round, bright acidity, earthy mineral, and a medium long red fruit driven earthy finish. (90 points)

Volnay-Santenots 2022: Upper part of Santenots with pre-phylloxera selection. I believe this will be bottle separately.  Exquisite floral nose displaying perfectly ripe pure red fruit, rose and cornucopia of red flowers, fresh button mushroom, a hint of light caramel, a hint of stem, sweet spices and mineral. Already showing beautifully integrated palate, nicely layered generous pure red fruit, silky, airy, beautifully detailed, bright acidity and mineral, and a seamless long pure red fruit driven floral finish. This is incredibly floral and refine. (95 points)

Chapelle-Chambertin 2022: Remarkably light color, 100% stem inclusion. Patrick explains the wine gets darker in the bottle. Explosive nose displaying pure red and black fruit, licorice, a hint of stem, rose, perfume, sap and mineral. Excellent concentration, beautifully layered sweet red and black fruit, silky and fluid, perfect amount of acidity and mineral, and a seamless long pure red and black fruit driven floral finish. I love the gorgeous floral nose and airy texture. 18 month elevage and no filtering. (96 points)

Chambertin 2022: Intoxicating yet noble nose displaying pure yet super rich red fruit, raspberry jelly, a hint of licorice, rose, light caramel, truffle, and mineral. Exceptional concentration, incredibly layered rich red fruit, silky and airy, bright acidity and mineral, and a seamless long red fruit driven finish. The vines from 1955. Absolutely gorgeous wine. (98 points)

Bourgogne Blanc Côte d’Or Haute Densité 2022: One part in Meursault and the other in Puligny. Expressive nose displaying concentrated rich white fruit with a hint of yellow, apple, apple candy, a hint of pineapple, honeysuckle, spicy spices and limestone. Excellent concentration, layers upon layers of rich concentrate white fruit, oily and opulent, bright acidity, medium mineral, and a long rich concentrated white fruit driven finish with honeysuckle at the end. Remarkable concentration for a BB. (93 points)

Meursault Vieilles Vignes 2022:  15% new oak, from 60 to 100 years old vines. Expressive nose displaying pure white fruit, apple, pear, honey, marzipan, a hint of mint, spicy spices and limestone. Very good concentration, finely layered pure white fruit, good balance and detail, bright acidity, fine limestone mineral, and a long pure white fruit driven finish. (93 points)

Meursault Les Tessons 2022:  A very refined nose displaying pure fresh white fruit, pear, white peach, a hint of lemon, beeswax, honeysuckle, cool mountain stream and fine mineral. Very good concentration, nicely layered pure white fruit, elegant and precise, perfect amount of acidity and mineral, and a long pure white fruit driven finish with beeswax at the end. Showing a beautiful finesse, especially for a village Meursault. (94 points)

Meursault Bouches-Chères 2022:  Complex, super mineral driven nose displaying fresh pure white fruit, pear, apple, white peach, white pepper, lanoline, and crushed rocks. Excellent concentration, beautifully layered pure white fruit, cool, subtle and precise, perfect amount of acidity, super mineral, and a long pure white fruit driven finish. I would love to taste this once bottled. Excellent. (95 points)

Meursault Goutte d’Or 2022:  Rich expressive nose displaying concentrated opulent white fruit, pear, apple, apple candy, honeysuckle, vanilla, white flowers, and limestone. Excellent concentration, layers upon layers of rich white fruit, oily and opulent, perfect amount of acidity and fine mineral, and a long concentrated rich white fruit driven floral finish. This is a big serious wine. Cleary richer and bigger than the Bouches-Chères. (95 points)

Meursault Charmes « Du Dessus » 2022: Powerful big scale nose displaying concentrated white and yellow fruit, pear, lemon curd, vanilla, honeysuckle, dry extract, spicy spices and crushed rocks. Exceptional concentration, layers upon layers of concentrated white and yellow fruit, rich and oily but also cool, energetic and beautifully detailed, bright acidity, strong limestone mineral, and a long concentrated white and yellow fruit driven finish. There is a lot of dry extract at the end. This is a very complete wine. (96 points)

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Allocations Privées Millésime 2022: c'est parti!

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Allocations Privées Millésime 2022: c'est parti!

   Nombreux sont les lecteurs de notre site internet qui sont également clients privés du domaine et qui chaque année nous font une demande d’allocation privée.

 Pour le millésime 2022 la saison des réservations a commencé. En effet les vins seront mis en bouteilles dans le courant du mois de Mars et disponibles à partir de la mi-Avril 2024.

 Si vous êtes intéressé par l’ensemble de notre gamme selon des prix propriétés qui ne connaîtront pas de hausse avec ce millésime, vous pouvez nous contacter sur le mail du domaine:

domaine@buisson-charles.com

Heureuse année 2024 a vous tous,

Patrick Essa - Domaine Buisson-Charles 

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Allocations Privées Millésime 2022: c'est parti!
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Meursault 2.0

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Meursault 2.0
Meursault 2.0

Meursault 2.0

      Le climat évolue et l’expression des vins de nos plaines et coteaux suit ce changement.
      Nombre de solutions culturales utilisées durant plusieurs dizaines - boire centaines - d’années sont aujourd’hui dépassées car elles ne suivent plus le rythme du cycle général que connaissait la vigne depuis le petit âge glaciaire du Moyen Âge, soit depuis près de 500 ans. 
   Nous sommes passés de légers décalages temporels qui ont marqué ces années à un déplacement de près de quatre semaines de toutes les étapes de l’activité de la plante.
  Nous ne récoltons pas seulement au tout début de Septembre en observant une maturité précoce des fruits…c’est beaucoup plus profond que cela. Nous avons un cycle entier qui s’est déplacé de plusieurs semaines et surtout ce déplacement s’est fait selon plusieurs sous cycles n’ayant rien à voir avec ceux du passé.
  Ainsi lorsque nous récoltions fin Septembre, voire début Octobre, nos feuilles ne se maintenaient sur les ceps que jusqu’a la fin d’octobre, au mieux jusqu’au moment de la vente des Hospices - on notera que ces repères sont simples et pourtant essentiels -, soit durant environ 8 semaines. Cette période de mise en réserve s’est aujourd’hui allongée de 15/21 jours pour ceux qui préservent des moments de tailles optimums sans pretailler avec un feuillage en place. 
     On observera aussi que la période de dormance, ou la vigne voit la sève refluer puis son activité de pousse s’arrêter, s’est raccourcie en moyenne de ces mêmes  trois semaines car il nous arrive fréquemment d’avoir des masses d’air chaud parvenant sur nos régions en Mars qui ont pour effet de réveiller nos plants et d’enclencher leur débourrement/éclosion. Le gel qui faisait rage au moment des saint de glace au début de Mai effectue alors ses ravages au début d’Avril…la encore trois à quatre semaines en avance sur les épisodes liés aux rythmicités passées. 
   En raison de la bonne mise en réserve de nos vignobles et du peu d’eau dont cette plante a besoin en hiver - j’insiste nous n’avons pas besoin de nappes phréatiques pleines pour que les vignes s’épanouissent parfaitement chez nous, des arrosages réguliers à partir de Mai suffisent - il est est assez évident que nous avons des sorties de raisins potentielles plus importantes que par le passé. Évidemment celles-ci peuvent être détruites par le gel lors d’épisodes « sanglants » dont il y a tout lieu de croire qu’ils se reproduiront fréquemment, mais en moyenne et en dépit de plants qui souffrent lorsqu’on leur demande trop les  ceps sont étonnamment productifs ces dernières années. 

      Dès lors…nous avons un gros problème ! 

      Nos vignes accélèrent au « mauvais »moment et semblent ensuite garder un rythme effréné en raison de notre activité qui depuis toujours consiste à l’amener à maturité alors que cela n’était que très rarement possible « avant ». Toutes les actions visant à mieux faire mûrir nos raisins en les positionnant au soleil, à amender nos sols pour que le peu d’inflorescence des sorties initiales arrivent à maturité en ayant un poids convenable, à décaper nos sols systématiquement pour tuer dans l’œuf toute concurrence végétale, a palisser plus haut pour favoriser la pompe à sucre, à écimer avant floraison pour la favoriser…toutes ces actions sont vacillantes et constituent désormais le corpus des actes viticoles qu’il ne faut surtout plus mettre en œuvre. 

    2023, sa grêle sur des vignes trop chargées  et ces deux canicules très sévères, n’a pas fini de nous faire souffrir. Si les gros grêlons ont assez curieusement moins marqués nos fruits - 20 à 30% de pertes quand même - que les petites mitrailles du passé…ils ont sévèrement cassés/marqués nos branches et nos vignes vont avoir du mal à s’en remettre. Sans parler des meilleures branches de taille qui par endroit ne pourront être utilisées car cassantes. 

    Pour faire face à cela il faut sans cesse se remettre  en cause et évoluer. Aussi…

  …Depuis 2004 - au lendemain de ce millésime 2003 si atypique et sec pour nous - je réfléchis à l’évolution de nos pratiques en développant des projets sur la manière de poursuivre la récolte de raisins équilibrés avec ce temps qui change. Et si la culture biologique stricte est venue en complément se mêler à cette réflexion, nombre d’autres réflexions ont été menées avant ou en même temps au domaine: des densités plus élevées dans des secteurs de plaine fertiles, des labours plus profonds (très vite abandonnés, une funeste erreur qu’il fallait pourtant éprouver), un retour à un travail beaucoup moins mécanisé avec des engins plus légers, des écimages manuels pour préserver des sols aérés, une équipe doublée pour être plus précis dans le palissage, des labours hivernaux abandonnés et des ouvertures de sols beaucoup moins importantes et plus espacées en laissant poindre l’herbe, travailler sur le feuillage pour étirer la période végétative au maximum afin de conserver les principaux précurseurs aromatiques, et tant d’autres petites adaptations en constantes évolutions.

   Aujourd’hui nous ne savons toujours pas si tout cela est « parfait » mais une chose est certaine, sur nos 60.000 ceps nous en remplacions 2400 par millésime il y a cinq ans et cette année 1000 de moins avec des secteurs qui enfin voient tous les ceps en très bonne forme. 

   Réduire nos rendements à 45 hl/ha en blanc et 38 hl en rouge nous paraît essentiel pour pérenniser notre viticulture et générer les vins concentrés et équilibres naturellement que la Bourgogne se DOIT de produire indépendamment des questions financières et de rentabilité. 

   Pour cela nous avons initié un programme de conservation de nos meilleurs plants en développant de puis quatre ans une sélection drastiques de nos plants les plus fins pour éradiquer les viroses afin de les reproduire dans une parcelle vierge de toute plantation depuis plus de 100 ans. Cette sélection avait effectuée en 1945 sur des plants d’origine pré-phylloxérique issus de la commune…
  
… la Mémoire des coteaux et une réflexion sans compromis pour envisager un avenir serein…Telle est notre vision de demain.

Patrick Essa - Domaine Buisson-Charles

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Livre: Les Grands Crus de Bourgogne par Laurent Gotti

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Livre: Les Grands Crus de Bourgogne par Laurent Gotti

Les Grands Crus de Bourgogne - livre écrit par Laurent Gotti aux éditions Pierre Poupon

  Les ouvrages qui décryptent les crus et climats de Bourgogne sont nombreux…et souvent écrits initialement en langue anglaise par des journalistes et/ou vendeurs de vins ou alors par des critiques qui sélectionnent les producteurs où ils vont déguster. 
   C’est leur droit le plus strict et cela correspond au fond aux informations que leurs lecteurs recherchent. Ils répondent à une attente et offrent des pistes pour acheter ce qu’ils considèrent comme étant la quintessence d’une région. On perçoit aisément qu’il y a dans ces opuscules une vraie envie de classer, de hiérarchiser, et de manière sous-jacente de valider des classements déjà très en place car le lecteur a souvent besoin de retrouver ses « bases » de jugement. Il ne faut pas être trop novateur et encore moins perturber ce qui est communément admis. 
   Avouons le cela aboutit souvent à des agrégations d’informations redondantes et à des ouvrages aussi ennuyeux qu’inutiles même si écrits avec d’infinis détails, on cherche…à ne rien expliquer. 
   J’appelle cela les sommes de l’inutile.

 Laurent Gotti oeuvre dans un autre registre car son ouvrage est écrit après plus de trente années de dégustations exhaustives. Il a eu le loisir de les mener au magazine Bourgogne Aujourd’hui dans un premier temps puis pour son propre compte ensuite et enfin depuis quelques années comme intervenant ponctuel dans des revues, en particulier la Revue des Vins de France et comme directeur des publications Pierre Poupon. Bref, c’est un bourguignon et son propos n’a rien à voir avec le commerce ou la prescription…vous imaginez bien que cela ne peut que me plaire.

   Les cartes et descriptions factuelles sont aussi concises que claires et les informations contenues sont toutes vérifiées et vérifiables. De ce point de vue on sent la rigueur du rédacteur et sa volonté d’ancrer son ouvrage dans la durée en faisant en sorte qu’il ne soit pas - en dehors des mouvements liés aux ventes et achats - dépassé au bout de quelques années. 
  Mais par dessus tout - et cela est au fond fort novateur - il replace l’homme au centre des débats en affirmant sa prééminence dans la création de ses morceaux de terre si particuliers et qui sont aujourd’hui sacralisés comme s’ils avaient été créés par le doigt de Dieu. Il est bon que le lecteur apprenne combien toutes ces terres ont été remaniées au fil des siècles et combien au fond leurs propriétaires sont à l’origine de leur excellence. En minorant sans l’exclure l’action des cisterciens, il redonne vie à des vignerons qui dans l’ombre ont su transmettre ce patrimoine unique créé In extenso sur la base de situations « climatiques » certes très favorables  mais qui sans œuvre humaine ne serait rien.

 Je ne peux que vous recommander la lecture de cette « somme » - vendue à un prix que je trouve très mesuré -  car en dépit de mes incessantes investigations pour mieux comprendre la région où je vinifie depuis près de trente ans, il m’a appris nombre d’informations à la pertinence remarquable.
  Une pierre de plus a l’édification d’un corpus de savoir avéré sur les grands crus de Bourgogne…loin du romantisme des histoires que l’on colporte trop souvent.

Livre: Les Grands Crus de Bourgogne par Laurent Gotti

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Mûr, mur, murmure…

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Mûr, mur, murmure…

Je vendangerai quand cela sera mûr…

   Non, c’est pas possible!? Tu vas vendanger quand cela sera mûr…en voilà un scoop!
   Mais il est vrai que la maturité n’est pas la même pour tout le monde. Il y a les mûrs physiologiques pas tout à fait mûrs, les mûrs phénoliques, juste mûrs, et les mûrs organoleptiques dont on murmure qu’ils seraient surmûrs! 

   Bref on est au moins sûr d’une chose le mur du silence permet à ceux qui ont la langue de bois de se prémunir sans rire en se repliant derrière une armure faites de secrets. Cadenassant leurs avis, cachant leurs constats, empêchant les fuites, maintenant le suspens…vous ne saurez rien sans avoir demandé! 
   « Je ne sais rien mais je dirai tout » se mute en « je ne sais rien mais je ne dirai rien »…stratégie du vide, absence de certitudes, angoisse de la décision ou vanité de la vérité?

  Qu’importe!

   Le domaine démarrera vraisemblablement le 11 Septembre car après avoir envisagé cette date au départ, il a un temps pensé partir plus tôt vers le 7/8 mais s’est aperçu que ses vignes qui ont encore du feuillage et qui ont été taillées tard ont sans aucun doute connu un blocage de leur avancée végétative depuis trois jours, en raison des très fortes chaleurs de jour et de nuit. Or, chacun sait qu’en situation de stress la vigne bloque son fonctionnement et qu’elle arrête de se consacrer à ses fruits pour se protéger au niveau de son feuillage. Nous sommes dans une sorte d’entre deux où il est permis de penser aussi que la chaleur en dessous de 30 degrés favorise le mûrissement alors qu’au dessus de 32 elle se met en situation de protection. 

   Complexe! 
   Mais il faut bien fixer ses choix et comme chaque année ceux-ci sont dictés par la volonté de vinifier les raisins du domaine sans aucune correction. Ni sucre, ni acide et encore moins de levures exogènes. Des contraintes qui selon nous devraient être imposées dans le cahier des charges de nos appellations car au prix où nous les vendons, il nous paraît indispensable d’offrir la rigueur de cette ligne de conduite à tous nos clients. Des appellations génériques aux grands crus. 

Départ le 11 Septembre,  rassemblement le Dimanche 10/09. Avis à tous mes vendangeurs.

Patrick

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Esprit de vendanges…

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Esprit de vendanges…

 

   Ses sabots traînaient sur le sol rugueux. D’une marche sonore et pourtant paisible, il avançait d’un pas cadencé en tenant son panier fermement. 
   A l’intérieur de celui-ci, quelques fioles qu’il portait au cellier. 
   Etaient elles encore buvables?     
  Bouchées a l’émeri par des mains disparues, elles avaient traversé le temps dans leur gangue de verre épais en des lieux sombres où l’oubli devait les magnifier. 
  Combien de pensées les avaient envisagées, combien d’instants ou elles furent proches d’être courtisées, combien d’années où elles se languirent de délivrer leurs secrets! 

  Mais le temps était venu. 

  Cette première cuvée de Santenots 1816 parvenue à sa majorité devait être à même de célébrer le début des vendanges en libérant ses feux et en rappelant aux hommes que la dure besogne du vigneron qui récolte et des mains qui l’aident font naître un vin qui résiste au temps pour les remercier en suscitant plaisir et admiration.

   Plus tard il sera important de respecter les grappes coupées à la cerpe dans des champs de ceps anarchiques en se protégeant des pluies et du soleil. De l’aurore au crépuscule. Dur et long labeur qui incline à la fatigue naturelle. 

   Aussi les bouteilles du jour allaient-elles donner le « la » de la récolte annoncée, car le Jean savait bien que cette année d’hier avait en elle le caractère de celle de demain. Son besoin était simple et expliquer n’était point son fort, homme de peu de mots, fruste mais éclairé, il allait faire passer son message par l’entremise de ces verres modestes qui n’empêcheraient pas le cru de divulguer ses pensées, ses souhaits, ses désirs et sa soif de partager sa passion. 
   Boire et comprendre, boire pour comprendre, nul besoin de plus. Parfois les hommes ont besoin de ressentir sans tout savoir…

Esprit de vendanges…Esprit de vendanges…
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Meursault La Goutte d’Or

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Meursault La Goutte d’Or

Vin produit par le domaine: Le Meursault Goutte d’Or 

L’origine du nom des crus se perd bien souvent dans la mémoire collective. Pourtant force est de reconnaître que nombre d’entre eux ont une sonorité et une « joliesse » incomparables. Le Cru bourguignon sonne et résonne avant que de tapisser le palais et il semble souvent porteur d’une musique  aromatique qui parvient à convaincre avant même la dégustation.

   Goutte d’Or! Est-il possible de porter nom plus évocateur!? Richebourg peut être...ou encore Vaudésir.

   Pourtant le vin qui en provient n’est pas plus doré que celui  des autres crus, sa forme n’évoque en rien une gouttelette d’eau et la teinte de son feuillage au soleil si elle est dorée à l’Automne suit la même coloration que celle des vignes voisines. En revanche au printemps, en l’absence de végétation , au petit matin lorsque le soleil rasant frappe ce coteau pierreux, les petites dents de calcaire qui le constellent scintillent de mille feux. La pierre aura donc marqué ce climat en déterminant son nom et en façonnant sa forme. 

   Pourquoi?

  Éclairer  ce raisonnement revient à observer la partie haute du Cru qui est faites d’un long et haut mur de pierres sèches qui est interrompu par endroit par des barres rocheuses.  En ce lieu  et sur le dessus du secteur, dans des chaumes aujourd’hui arbustives,  le marbre était extrait pour bâtir les maisons et Clos environnants. Ainsi cette Goutte d’Or est-elle quasi naturellement ceinte d’un long mur, vin de pierres ou plutôt pierres de taille ayant déterminés l’enclos de ce cru, il est configuré curieusement selon les pentes diverses qui le marquent et il englobe quelques secteurs comblés qui en des temps pas si reculés laissaient aussi la place aux carriers. Nous percevons ainsi aisément qu’il eut pu à bon droit se nommer Perrières! Mais en la matière à Meursault le nom était déjà pris!

  La Goutte d'Or  - originellement singulière et donc sans S et funestement affligée de celui-ci dans le cadastre actuel! - est ainsi naturellement complexe. Le lieu-dit historique mesure un peu plus de 5 hectares et certaines parties - la partie médiane-sud essentiellement - ont été quelque peu remaniées en raison d'une déclivité dans le sens nord-sud qui générait des difficultés à la mécaniser. D'autre part il est certain que la partie basse non loin du collecteur d'eau et du climat des « terres blanches » a été également remise en forme. Par ailleurs le nom très porteur a été fort souvent employé pour des parcelles contigües - ou  non! - du cru historique et a au final déprécié quelque peu sa qualité moyenne. Ainsi Bouchères - différent, pas moins qualitatif - a été vendu avant les règles strictes des AOC - nous sommes dans les années 50 pour les 1ers crus - en tant que Goutte d'Or pendant plusieurs décennies dans certaines propriétés...autres temps, autres usages!
 
Il en résulte une image qui a longtemps pâti de la joliesse du nom, d'origines pas toujours bien claires et du peu de producteurs le portant véritablement à la hauteur médiatique  - mais produisant tout de même des  vins merveilleux - que lui confère naturellement son terroir. J'entends parfois de ci de là certains non producteurs du cru le minorer nettement par rapport aux cinq autres "majeurs". Ce sont en général ceux qui ne le vinifient pas et le dégustent peu... Et qui la plupart du temps ne le connaissent simplement pas assez. Ils me donnent ainsi une certaine légitimité à leur répondre avec des arguments solides et bien entendu vérifiables sur le terrain:
 
   En premier lieu si l’on excepte les quelques pièces remaniées au sud c'est un cru homogène qui forme un rectangle quasi parfait entre les Luraules au Nord, les Terres Blanches à l'Est  et les Bouchères au sud. En pente régulière un rien plus inclinée dans la partie supérieure haute, la quasi totalité des parcelles le coupent d'Est en Ouest du bas vers le haut. En compagnie des Bouchères ( Bouches-Chères)  il s'agit du cru qui a la plus précise des identités si l'on considère qu'il ne se décompose pas en plusieurs sous lieux-dits. Exception faîtes sans doute des "pointes de goutte d'or" dans le bord haut Nord du cru et de la partie qui verse vers le sud, dont les terres ont été retenues par un muret.

  Il est marqué par une bande rocheuse en son centre et est de ce fait proche de la roche mère en certains endroits, ainsi les plants  ont parfois bien du mal à s'y enraciner et "donnent toujours naturellement peu" sur ce substrat maigre et argilo-calcaire qui est en fait la résurgence du calcaire dur de Comblanchien - sous sa forme équinoderme ici - qui s’est abaissée au niveau des Corton pour resurgir ici. 
 
  Encore un peu sous l'influence des vents de la Combe d'Auxey, il est sans doute le plus frais - soyons prudent toutefois car ce n'est pas un climat d'altitude - et le plus "tendu" des crus de la commune, deux jours plus tardifs en moyenne en fin de cycle végétatif. Il ne faut surtout pas le couper à trop haute maturité de ce fait car il y perd sa vraie nature.

  Sa couleur n'est donc - comme nous l’avons vu plus haut -  jamais plus dorée qu'ailleurs en dépit de légendes qui aiment associer son nom à la robe du vin. Au contraire il est la plupart du temps clair comme de l'eau de roche.La capacité de garde conférée par sa tension interne affirmée en font l’un des crus qui vieillit le mieux de la commune à mon sens. Il en subsiste des exemples éclatants capables de défier le siècle. Les 1947, 1929 et 1893 que j'ai bu récemment sont encore en pleine forme!
  
Petit cru proche du village, découpé en bandes il est possédé directement par seulement quelques propriétés locales. La plus grande surface exploitée par un domaine ne mesure que moins de 1.30 ha, une partie de ses fruits fournit le négoce beaunois. A côté de ce grand carré les entités n'excèdent jamais plus du demi hectare.
   
   Sa forme peut être brutale en jeunesse et à ma connaissance c’est probablement le cru le plus puissant de Côte d’Or avec le vrai Charlemagne d’Aloxe. Vin de haute longévité, il peut en année d’équilibre, lorsqu’il n’est pas funestement chaptalisé, devenir quasi immortel  pour celui qui le vinifie. C’est une sorte d’énigme murisaltienne qui ne ressemble en rien aux Charmes et Genevrieres - archétypes sans aucun doute de l’esprit murisaltien - et il n’y a que bien peu de crus qui participent de son originalité en dehors peut être des Grands Poruzots. 

    Je le vinifie  depuis de nombreuses années  et à chaque fois je retrouve sa fougue, sa capacité à préserver des ph très bas, des acidités tartriques fortes et des rendements mesurés, sur une incroyable puissance contenue.  Enfin lorsque,dans les vignes, le moment est venu de vous relever lorsque vous l’ébourgeonnez ou le pâlissez, c’est peut être celui des crus  qui avec Tessons offre la plus belle vue sur notre village…alors la Goutte d’Or est là qui  perle au coin de votre œil car l’endroit procure bonheur et bien être…Indicible. 
 
Ecrit par Patrick Essa producteur de Goutte d’Or
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Ensemble

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Ensemble Ensemble

    J’ai parfois l’impression que nos vignes ont une âme et qu’elles ressentent l’affection qu’on leur porte. 

    Le temps passé auprès d’elles a les former lorsque elles sont nues, à les libérer des pousses excédentaires, à les guider tout en les laissant jeter des vrilles, à les palisser pour qu’elles montent vers la lumière, à les débarrasser des végétations parasites et à les aérer pour qu’elles puissent prospérer et se concentrer sur leurs fruits…ce temps là est celui de l’amour et du respect pour chaque ceps. Il illumine les journées de travail radieuse et nous met en resilience bienveillante lorsque maussade, humide et sombre,le temps se fait injurieux pour nos corps. 

    Alors ce jour je leur dit merci pour avoir su affronter la folie d’un orage tueur qui a déversé ses projectiles glacés en leur cœur, comme s’il voulait les achever. Elles ont su lui signifier que décidément non, elles ne pouvaient s’abandonner à la défaite car les mains qui les soignent ne pourraient sans doute s’en remettre. 
   Oh vignes pérennes, oh lianes tortueuses et fructifères, que d’émotions ressenties ces dernières heures! 

   Ce jour, je suis émerveillé par cette résistance sourde qu’elles ont su décupler pour regarder l’œil du cyclone en face en bravant ses effets et en sauvant l’essentiel de leurs précieux appendices pour ceux qui les aiment tant.

   Se souvenir - toujours - que ce qu’elles nous offrent sans rien quémander en retour est l’amalgame unique du sang de la terre et de nos efforts conjugués. Seuls nous ne serions rien, seules elles ne seraient rien…

Ensemble Ensemble
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La légende des œufs en or

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La légende des œufs en or

Les fossoyeurs du Bourgogne ou la légende des œufs en or…

     Dans un de mes textes précédents je prenais parti pour des vignerons consciencieux qui étaient injustement pris pour les boucs émissaires de la montée des prix des vins de Bourgogne. il m’est apparu nécessaire d’évoquer  le travail de fond que ces producteurs ont réalisé pour parvenir au niveau d’excellence qui est le leur, un niveau qui positionne sans conteste leurs vins parmi les meilleurs de ce pays. 
    Un fait.
    Dès lors il est assez surprenant de ne jamais entendre ou lire de critiques sur les domaines qui sont vraiment à l’origine de hausses stratosphériques et dont les prix ont été multiplié non par deux ou trois en 15 ans mais par 20 ou parfois même 50 dans ce même temps. 
    Nul besoin de les citer, chaque amateur les connaît par cœur et ce sont bien ces prix qu’ils ont en tête quand ils fustigent une Bourgogne dans son ensemble faites de multitudes d’appellations et de vignerons aux comportements très sages. Bâtard est cher alors le Macon Clessé et le Chablis premier cru sont immédiatement rangés au même niveau. Il en va de même pour l’ensemble des grands crus rouges et blancs qui servent à plomber les Auxey, Monthelie et Volnay qui eux ne demandent rien à personne. 

    Le consommateur est prêt à payer son grand cru spéculatif plus de 300 euros mais pas à se faire plaisir avec un joli premier cru de Beaune ou des Maranges à 25 ou 40. Et évidemment tous les viticulteurs sont alors des professionnels cupides. 

   Penchons nous quelque peu sur les mécanismes de ses prix actuels. 

   En premier lieu il y a la réputation acquise par un producteur consciencieux qui est reconnu pour son savoir-faire au plan international et national. Il ajuste ses prix à sa clientèle et en bon commerçant qui sait que pour avancer il faut investir, il augmente ses prix en tenant compte des marges que font les revendeurs sur ses vins. 30% cela lui paraît correct…100% beaucoup moins et donc , et c’est humain, il se dit que son vin fort demandé mérite d’être vendu par lui plus cher.  

    En second lieu, il y a un changement de génération au domaine et en associant les sommes fortes - voire très fortes - que le jeune exploitant doit sortir pour poursuivre l’aventure familiale en achetant les parts ou les vignes de tous les héritiers, il ne peut que se décider à aller vers la hausse de ses prix départ propriété. Il lui faut trouver un financement et évidemment son banquier ne lui demande pas autre chose. Sauf que si le domaine est « lesté » de vignes à forte valeur ajoutée…il n’a pas d’autre choix que de fortement augmenter ses vins en peu de temps où alors il vend une partie de ses vignes en propre. 

   Troisième aspect. Les vignes alors vendues par les héritiers si elles sont libres de droit, valent de trois à cinq fois - selon la qualité du cru - le prix d’une vigne baillée, rachetée par le domaine. Les vignerons qui se mettent alors sur les rangs pour acquérir un bout de village, premier ou grand cru paient alors des sommes astronomiques pour compléter leur domaine. Et évidemment la suite logique est de rentrer tout ou partiellement dans ses frais en augmentant les bénéfices pour financer l’achat. 

   Le quatrième point est à relier aux investisseurs qui font miroiter aux exploitants une aide financière « de mécène » en rachetant les vignes - lors d’une indivision, d’une vente ou d’un arrêt d’exploitation - et en les laissant à exploiter aux domaines qui, parfois, en étaient auparavant propriétaire. Évidemment outre le fait que cela fait monter très haut le prix des terres car alors les héritiers de ces vignes essaient de les monnayer au plus haut - surtout lorsque la Safer qui « arbitre » certains dossiers n’est plus dans une ODG - cela retire à long terme la possession d’une parcelle et inféode le fermier à des financiers soucieux uniquement de rentabilité. Les baux se font alors souvent à 25 ans…et à l’issue de celui-ci la vigne est libre et le vigneron peut être éjecté!
   Vous me suivez!? 

   Mais il y a mieux. Supposez que les investisseurs soient aussi marchands de vin, où vont-ils se diriger pour placer leur argent? Eh bien évidemment dans les propriétés à forte notoriété. Ils pourront à loisir faire monter la cote de ceux-ci si leurs leviers commerciaux sont importants. Ils pourront aussi décider des prix du domaine en définissant une politique mondiale ou la bouteille doit être vendue au même prix dans tous les pays. Pour cela une enchère bien placée qui valide un prix « époustouflant » pour que le grand public sache quel prix certains sont prêts à mettre dans ces vins et…le tour est joué. Certaines bouteilles de Bourgogne passent de 20 à 300 euros en 5 ans. Et tout le monde se les arrache! Le passionné est curieux, le privilégié veut des bouteilles de privilégié et le mégalomane veut briller en société et sur les réseaux en affichant ces « belles » bouteilles.

     Le cas des fortunés qui cherchaient à defiscaliser dans le monde de l’art, à placer de manière pérenne un trop plein d’argent qui est volatile sur les marchés financiers est également l’un des soucis du vigneron qui a la vigne chevillée au corps. Les domaines se vendent alors en entier à des propriétaires qui se sentent obligés de se montrer en refaisant des cuveries boursouflées à la hauteur de leurs vanité quand auparavant ils étaient divisés entre plusieurs acheteurs qui confortaient leur pré-carré. Le marchand de bien allant au plus offrant ou au mieux introduit. Mais de toute manière c’est une logique haussière inéluctable qui se met systématiquement en place. 

   Je passe sur la distribution de certains flacons qui ne se fait que par des paradis fiscaux. Je laisse le soin aux douanes et fraudes d’un jour épingler ces impostures de haut vol qui au fond nous font passer pour des fossoyeurs tout en conservant pour eux une image immaculée de grands producteurs intouchables.

Alors oui le vin de Bourgogne a augmenté et je pense pouvoir en décrire avec encore plus de précision les mécanismes mais NON tous les producteurs ne sont pas à mettre dans le même panier et surtout notre région n’est pas uniquement celle de ce qui y brille le plus et je dirais même surtout pas celle là. 

Nous avons encore une âme de bourguignons attachés à nos valeurs et comme toute justice est immanente, elle finira par passer. Il ne faut simplement pas confondre le raisin avec les œufs en or qu’il peut produire…

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Floraison 2023 : clic ou bic!?

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Floraison 2023 : clic ou bic!?
Floraison 2023 : clic ou bic!?

Dans un grand vent de fleurs…

   Le temps file, les millésimes passent et sur nos espaces virtuels, la communication se répète.        
   Combien de clichés de vignes en fleur, combien de règes rectilignes avec des apex qui pointent vers les cieux, combien de couloirs aérés où se découpent la terre et le bleu du ciel.
   Vignes de face, vignes cachées ou l’on ne voit que le port érigé par la main humaine d’une liane qui pourtant, souvent, entrelace spontanément ses feuilles, croise ses rameaux et tasse ces inflorescences. 
   « Ceci n’est pas une fleur »…en évoquant Magritte qui s’interrogeait sur la représentation d’un objet peint comme étant la « vision » du peintre et non l’objet lui même dans mon billet précédent, je me demandais s’il n’en était pas de même pour les petites fenêtres photos que nous vous adressons, souvent sans légende. 
    Une vision de surface, lisse, jolie, insignifiante, faites pour les yeux, un peu comme on « clique » des parfums, des chats ou de la fripe avec des beaux flacons, des races improbables et des modèles aux styles markéttés.  Du vent en quelque sorte!
   
   Le domaine - vous le savez si vous nous lisez avec assiduité…et vous avez intérêt!-) - a taillé très tard, labouré très tard - en Mai! - deux fois, puis ébourgeonné au meilleur moment et traité seulement trois fois avec peu de soufre et encore moins de cuivre.…et de ce fait nos vignes ont une cinétique de pousse assez lente et sont donc - sauf en Bourgogne blanc - au tout début de la floraison. Pleine fleur prévue entre le 7 et le 14 Juin selon toute vraisemblance et surtout selon les vignes et cépages. 
   Les charges à certains endroits sont importantes et donc nous avons enlevé environ la moitié des inflorescences que la plante proposait selon les systèmes de taille utilisés. 
   Une chose est certaine nous ne ferons pas une grosse récolte. Cela tombe bien nous visons 45 hl/ha en blanc (32 en Aligoté et Vigne 45)et plutôt un peu moins en rouge. Nous ne faisons pas les vins que nous aimons avec plus et il est certain que les prix auxquels nous vendons nos bouteilles nous autorisent ce « luxe ».
   En photo la vigne de Bourgogne Blanc En Magny.

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Maîtriser les rendements…une règle d’or

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

PRODUIRE ? 

    Dans le petit monde des blancs une des idées les plus communément admises est qu’il est permis de produire beaucoup en faisant de grands vins. Alors évidemment beaucoup pour certains, c’est « peu » pour d’autres…il faut donc convenir de ce qu’il est possible d’obtenir selon les rendements par pieds qu’une vigne donnée autorise. 

   En effet l’âge de la vigne, son porte greffe et la sélection du plant qui est utilisée ont une grande incidence sur ce que « In fine » nous pouvons demander à la vigne. Mais également son âge, ses systèmes de taille, de palissage, de culture, ses amendements reçus…il est assez simple à comprendre qu’il n’y a pas qu’une seule vérité, d’autant que l’âge du plant et la manière dont il a été « soigné » tout au long de sa vie impacte fortement cet ensemble qui fonctionne en synergie.
    Évidemment une vieille vigne de 80 ans composée de plants fins sur une porte greffe qualitatif - souvent le 161/49 qui résiste dans les vieilles vignes ou le 3309 C qui est excellent dans les zones argileuses - et n’ayant jamais vu d’herbicide aura toute les chances de livrer des baies plus concentrées qu’un jeune plant de quatre ans planté avec un porte greffe 5C vigoureux et amendé avec des doses d’azote confortables. Mais à l’inverse une vieille vigne de plants plus grossiers qui a été désherbée depuis les années 70 sera moins qualitative qu’une sélection massale récente de plants extra fins plantées sur le porte greffe 420 A de vigueur modérée et au fond mieux vaut 50 hl/ha sur cette dernière que 45 sur la première.
 
Le rendement est  une affaire de mesure! 
 
Mais projetons nous un peu dans les arcanes des choix que le domaine opère pour vinfier les vins qu’il a en tête. En premier lieu nous ne possédons pas de plants productifs plantés sur des portes greffes vigoureux. Ni dans nos très vieux plants ayant entre 60 et près de 100 ans, ni dans ceux ayant été planté par Michel dans les années 70/80 et 90 qui sont en plaine sur du 3309 et en coteau sur des 161/49. Deux portes greffes qualitatifs. Dans les plantations récentes - des Bourgogne - nous avons mis des plants extras fins…mais dans deux endroits sur du 161/49 et là nous avons dû remplacer un nombre non négligeable de pieds en raison du dépérissement. Depuis trois ans nous complantons donc et pour l’instant ces plants ne sont pas en production car Louis - et son équipe
- les taille pour qu’en priorité ils puissent bien s’enraciner. Leur vraie production se fera à l’horizon 7/10 ans.

    Alors peut-on produire beaucoup - plus de 50 hl/ha - et faire les grands vins que le terroir de Meursault permet potentiellement de livrer?

    Nous ne le pensons pas.

   En fait il est assez simple de comprendre que les plants les moins fins - et donc vigoureux - vont permettre chaque année de donner 65 à 70 hl/ha sans coup férir, surtout dans les parcelles de pied de coteau où les sols sont plus profonds et où les terres plus riches sont fertiles naturellement. Mais le problème n’est pas tant la charge que la possibilité qu’à la plante de mener la maturité de ses fruits a complet aboutissement phénolique. 
    Or c’est ici que le bas blesse. Si par le passé la récolte tardive permettait aux plants peu chargés en alcool de parfaire leurs précurseurs aromatiques, nos temps plus précoces racourcissent la période végétative - car les raisins mûrissent avec des journées de soleil plus longues - et dès lors lorsque l’on a moins de sucre - ou des niveaux faibles en rapport de ce que l’année pourrait permettre en étant patient - et bien les précurseurs n’ont pas le temps de se former et restent atones ou simples. 
   La plante avec moins d’eau, plus de soleil et de forts rendements ne peux plus équilibrer positivement ses fruits car ceux-ci ne sont plus en capacité de mûrir à plein, ils sont trop nombreux. Il faut dès lors aider la plante en diminuant les rendements pour qu’elle puisse les porter - les raisins  - à complet aboutissement. 
    Dès lors, récolter moins et plus tard est simplement possible mais pour cela il ne faut pas impulser la dynamique de pousse trop tôt en taillant précocement et surtout il faut ébourgeonner pour que chaque cep puisse faire mûrir l’ensemble des raisins choisis. En ce moment 45 a 50 hl dans les années les plus favorables nous paraissent être un maximum. Surtout si l’on souhaite pérenniser la vigne sur la durée. En moyenne 42 hl sur 10 ans avec des variations extrêmes de 20 à 55 nous paraissent de bonnes valeurs pour envisager l’avenir. 

    Évidemment ce sont des choix liés à nos interrogations et observations et surtout au fait que décidément non, notre climat actuel ne permet plus du tout de produire « beaucoup et bon » (mais en fait je suis persuadé que cela n’a jamais été véritablement le cas) car ce décalage de 20 jours qui existe dans les années de la décennie 2020 par rapport à celles des années 1970 est un frein considérable.  

   Paradoxalement les dégâts que la chaptalisation faisait il y a 50 ans avec plus d’adjonction de sucre qu’aujourd’hui étaient me semble t’il moins néfastes mque ceux que l’on fait aujourd’hui sur des raisins récoltés chauds bouillants en août et titrant moins de 12 degrés dans lesquels on met 4 kg de sucre par fût. Car les raisins d’aujourd’hui sont moins aboutis physiologiquement. 
   On observera les acidités et les ph obtenus contenus dans nos 2022 sur une des photos ci dessous. Ils ont été récolte mûr et ont fermenté sans aucune correction. 
 En résumé, pour pérenniser nos chardonnays il faut remettre en question les moments de la taille, le labour intégral précoce et la récolte avant la saine et juste maturité…celle ou le fruit n’est plus à corriger de quelle que manière que ce soit. 
    Par ailleurs nul besoin d’entamer des travaux de labos pour comprendre pourquoi les blancs s’oxydent…tout cela est compris dans notre raisonnement.

Maîtriser les rendements…une règle d’or
Maîtriser les rendements…une règle d’or
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Maîtriser les rendements…une règle d’or

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Et si on vous parlait de nos fûts et de la manière de les utiliser?

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Et si on vous parlait de nos fûts et de la manière de les utiliser?
Et si on vous parlait de nos fûts et de la manière de les utiliser?

Êtes vous bien élevé? 

     Ahhhh les « notes d’éleuvaaaaggge »qui sonnent comme des reproches un brin méprisant à l’adresse de ceux qui usent d’un boisé supposément réducteur…alors que mon bon Monsieur: « la cuve, le grès, l’acier, la porcelaine, l’albâtre et l’adamantium sont tellement plus proches des arômes du vin et laissent poindre na saturelle expression! ». Car au fond c’est bien de cela dont il s’agit, il y a les puristes du non boisé et les hérétiques de la simplification du tonneau! Surtout chez ceux qui ne l’utilisent pas. 

  Conneries!

   Si aromatiser un vin en lui donnant une forme spécifique liée à la manière dont il est élevé est sans aucun doute l’objectif de ceux qui copient un mode ancestral de vinification, il n’est en rien un moyen dont celui qui espère révéler une expression liée au terroir, use à dessein pour « enfumer »les dégustateurs avertis.  En aparté dans enfumer il y a fut non? -))
    Comme si par ailleurs, le boisé était signe unique de l’élevage. 
 
   Évidemment non.
   
   Un contenant est un moyen et celui qui l’utilise - quel qu’il puisse être - doit être à même de le maîtriser pour que les arômes inhérents à toutes les mises en œuvre de l’élevage soient aussi discrets et transparents que possible.
  Chaque contenant possède ainsi ses qualités et ses limites mais il me paraît évident que ce n’est pas lui qui détermine la pureté et le naturel d’un vin…ça, cela revient à celui qui pense les vinifications et qui choisit où il veut emmener le caractère des moûts qu’il a obtenu par le pressurage des fruits qu’il a décidé de récolter selon l’équilibre initial choisi par lui. La fameuse date de récolte. 

   Un brin plus compliqué que prévu non!?

   Donc pour travailler avec une forte proportion de lies fines il faut plusieurs éléments incontournables. 

 En premier lieu le fût ne supporte pas les matières diluées car il aura tendance a les « vampiriser » en leur laissant une trace indélébile qui s’assimilera a une décoction de chêne de plus ou moins bonne origine. Surtout si les fermentations ne se réalisent pas dans le contenant qui servira à l’élevage. La fermentation en cuve suivie d’un soutirage au clair et d’une descente en fûts s’assimile alors à une faute lourde. Irrémédiablement. 
   En second lieu les lies ne doivent pas comporter la moindre bourbe et pourtant être abondantes et sélectionnées. Pour cela il faut les trier sans adjonction d’enzymes qui « nettoient tout » après un pressurage adapté - j’en parlerai lors d’un autre épisode - et les incorporer de manière fractionnée dans les contenants avant les fermentations. Un travail de très haute précision qui ne s’apprend pas dans les livres et qui SEUL permet une prise de bois neutre et une fermentation ayant une cinétique lente conduisant par suite à une autolyse majeure des levures et donc à une dégradation des lies. Sans cela les fameuses notes grillées qui signent un élevage grossier apparaissent…et au domaine nous n’aimons vraiment pas cela. 

    Vraiment.

    En amont de cela il y a l’origine et la conception du fût. Que veut dire au fond boisé…tant les principes qui régissent la conception et la construction - c’est en fait bien cela, une construction douelle par douelle - de ce contenant impactent ce qu’il peut libérer au niveau aromatique. Les meilleurs de ces fûts apportent beaucoup plus à la trame du vin qu’à ces arômes. Leur porosité permet de micro oxygèner le vin et donc induit une cinétique de fermentation selon les valeurs analytiques de celui-ci et en général cela se traduit par une tension et une salinité plus affirmée s’il est de haute qualité et que la matière est suffisamment dense et judicieusement mûre. Ou alors une sucrosité due aux whiskies lactones  des bois de moindre qualité et qui ont été découpés a la scie - ne souriez pas en dépit de ce que vous pensez nombreux sont les tonneliers à scier les douelles - au lieu de les fendre dans le sens de la veine du bois comme il est de règle. Mais il y’a ici un livre d’expérience à relater qui est à écrire.

      En poursuivant notre cheminement nous arrivons à la fameuse étape de la fermentation Malo-lactique de ces blancs bourguignons qui la supportent car leurs équilibres la permettent. Et là à mon humble avis, une fois que la première prise de bois est faites après fermentations alcooliques, il se passe quelque chose de purement « magique » en fût car cette FML est alors à même de complexifier les arômes en libérant des précurseurs aromatiques  tout en préservant une vraie fraîcheur de constitution au vin. On ne dira jamais ici que la forme et le litrage du contenant n’ont alors aucune véritable incidence sur le devenir du vin car ce n’est pas à ce moment là que le vin s’imprègne de ces putatives - relisez bien mon terme ! - notes boisées, au contraire dans cette phase il va chercher en son coeur ce qu’il a de plus complexe en se perfusant grâce a l’autolyse des levures qui dégradent les lies et le nourrissent. 

  Il y’a évidemment beaucoup à écrire sur les moments où les interventions sur les fûts sont judicieuses et surtout sur la
Patience qui conduit à ne pas « intervenir » en guidant dès le départ le moût puis le vin sur un chin qui lui permettra de libérer tout ce qu’il contient…
Cela fera l’objet d’un autre chapitre car ses Pièces se jouent en plusieurs actes et chacune d’elle résonne sur la trame de l’histoire qu’elles vous content…

Merci à Maxime Cromier, Louis Mangani, Francois Saint Martin, Pierre Cavin, Etienne Martin, Jocelyn Bonnot. Sans leurs retours, leurs compétences et leurs passions de la pièce bourguignonne et du bois de haut niveau nous ne pourrions vous faire aimer aussi fort ce que l’on fait

Et si on vous parlait de nos fûts et de la manière de les utiliser?
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De l’influence du vent sur nos vignes

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Quatre garçons - et une fille! - dans le vent…
 
  Voilà 4 jours qu’un vent de Nord-Est souffle sur la Côte et marque la petite équipe du domaine qui affronte fièrement des rafales intempestives qui mettent la larme à l’œil et dessèchent les lèvres tant leur flux est frais. 
  North by Nothwest…le spectre de ce courant froid balaie large et nous met la mort aux trousses…Gare à la toux et aux rhumes! 

  Mais qu’en est-il de cette influence éolienne sur nos vignes ?

  En matière de viticulture on évoque souvent la terre, la pente, l’orientation, les plants, les portes-greffes, le labour, les couverts…et j’en passe, jamais ou presque l’influence des vents.
  Outre qu’il fatigue les organismes de ceux qui de face le reçoivent en plein lorsqu’ils travaillent au vignoble, il possède aussi des vertus assez peu connues.
   En premier  lieu dans les contrées ventées comme le sillon rhodanien il représente une belle remediation naturelle aux maladies. Le vent souffle, les maladies sont moins virulentes.
   En second lieu, les jeunes vignes qui se développent dans le vent ont tendance à conserver un port érigé et les rameaux à se renforcer à leur base. Ils en deviennent plus solide et prolifèrent nettement vers le haut sans se coucher…un gros gain de temps lors du travail de palissage. 
    Enfin après une pluie il a le pouvoir d’assécher les sols nus et de permettre   au vigneron de rentrer plus facilement avec ses différents engins pour poser un traitement ou labourer. 
   Plus subtilement - et sans aucun doute de manière prépondérante - il est à l’origine de la qualité ultime des terroirs en ce sens qu’il décuple  l’influence du sol en autorisant souvent un courant frais qui étire la période végétative des vignes, ce qui complexifie les précurseurs aromatiques contenu dans ses fruits. 
   Enfin lorsque la gelée s’annonce son courant frais et rapide - surtout lorsqu’il vient du Nord sous forme de Bise - peut protéger les bourgeons naissants en créant une circulation d’air salvatrice. 
   
   En revanche lorsqu’il souffle à plus de 20/30 km/h il devient très compliqué de poser un traitement - je rappelle que bio ou pas, tout le monde traite avec des pulvérisateurs pneumatiques ou des atomiseurs » - car la pulverisation est alors perturbée par les bourrasques et souvent entraînée vers les rangs voisins ce qui gêne la bonne qualité de l’épandage préventif ou curatif. 

 Bref…le vent est tantôt notre ami, tantôt notre ennemi mais à chaque fois son rôle est celui essentiel d’un élément naturel avec lequel la logique du vigneron doit composer. 
   
 Photos : un des endroits les plus ventés du domaine: Mareau à Pommard

De l’influence du vent sur nos vignes
De l’influence du vent sur nos vignes
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Ecole de Changins en Suisse, le domaine Buisson-Charles lui doit beaucoup…

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Ecole de Changins en Suisse, le domaine Buisson-Charles lui doit beaucoup…Ecole de Changins en Suisse, le domaine Buisson-Charles lui doit beaucoup…
Ecole de Changins en Suisse, le domaine Buisson-Charles lui doit beaucoup…

 

(Article écrit par Anick Goumaz du magazine « Vinum »: https://www.vinum.eu/fr/ )

Louis a fait une partie de ses études en Suisse - après avoir passé un BTS  viti-oeno à la « viti » de Beaune - pour devenir ingénieur et œnologue. Ce qu’il a appris dans cette école extrêmement pointue nous sert évidemment aujourd’hui à parfaire notre travail quotidien dans nos vignes et en matière de vinification  et d’élevage. 
  Tant il est vrai que le savoir initial le plus fouillé est à la base des meilleures réflexions menées ensuite sur le terrain...

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Osons!

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Jouer le jeu…et faire confiance à son travail. 

Le magazine Bourgogne Aujourd’hui a organisé une grande dégustation des vins du millésime 2013. 

Que valent ils dix ans après - 8 années sous verre - dans le cadre d’une dégustation en pure aveugle où toutes les appellations étaient mêlées?

 Nombre de domaine n’ont pas eu le cran de se montrer, d’autres n’ont simplement pas été à la hauteur de ce rendez vous mais surtout il apparaît évident que notre système de classement qui sanctifie uniquement le lieu du vignoble est largement mis à mal.

Je gage que l’absence quasi totale de grands crus entre dans ce cadre car nombreux savent bien que le terroir passe après le travail et que ce genre de dégustation sans complaisance n’est pas le lieu où il faut être pour briller sans le mériter. Ce qui hélas arrive si souvent. 

 Ici point d’alignement de noms ronflants, non juste des bouteilles qui sur leurs valeurs intrinsèques actuelles se distinguent. Voir un Chablis dominer les débats et un Saint Veran se hisser parmi les meilleurs est une très bonne nouvelle pour les vignerons à qui l’on répète sans cesse que sans « grands terroirs de premier plan » il n’est pas possible de figurer au niveau de l’excellence. 

  A l’évidence le travail à la vigne, les choix de vinifications, le soin dans la sélection des plants, dans les pressurages, dans la durée de l’élevage, dans les contenants…etc. TOUT détermine au fond le niveau du vin. Pas seulement son pedigree géo-physique ou lié à la notoriété du producteur. 

J’étais impatient de lire ces résultats car ils indiquent, bien plus qu’une dégustation de vins primeurs ou nouveaux - le vrai potentiel de ces vins. En fait dix ans après, personne ne peut se cacher. Point de possibilités de signifier doctement « Attendez le et vous verrez » « pour l’instant il est dans une mauvaise phase » « il est entrain de se refermer »  « Ne l’auriez vous pas ouvert un peu tôt »…et j’en passe et des couleuvres.

Sinon Pommier, Guilhem Goisot, Morey-Coffinet, Corsin, Lamy…nous savions tous que eux sont au sommet depuis un moment déjà mais il y’a aussi de sacrées découvertes. 

A lire en entier - avec les rouges - dans BA numéro 170.

Osons!

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Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com
Les 2021 rouges du domaine évalués par Allen Meadows de Burghound.com

Le domaine voit rouge!

    Parmi les évaluations des vins produits par le domaine qui tous les ans « sanctionnent » notre travail, nous sommes particulièrement attentif à celles qu’Allen Meadows publient sur nos vins rouges.
   En effet, être à Meursault signifie dans l’esprit de nombre d’amateurs que l’endroit est dédié aux vins blancs et que les rouges y sont anecdotiques. 

   Rien ne nous paraît plus faux!

   Nos rouges sont traités avec autant de soin et je crois même qu’ils représentent ont une sorte de défi lié à leur position minoritaire dans notre gamme. Certes, ils ne représentent « que » 30% des vins que nous produisons mais ils requièrent toute notre attention afin d’être cohérent sur le plan de leur qualité avec nos blancs. 
   Louis a encore affiné nos vinifications depuis 4 ans et avec l’apport d’une réception de vendanges neuves et d’un groupe de froid plus efficient, il nous est loisible de gagner en douceur d’extraction et finesse d’expression .
  Dans ce contexte les excellents scores obtenus chez Burghound dans le numéro 90 de la publication d’Allen Meadows sont très appréciés. 

    Dans ce rapport où les meilleurs scores des vins du beaunois n’excèdent pas les note de 91 à 94 pour les premiers crus nous sommes particulièrement bien évalués et il me semble que cela fera plaisir aux clients et importateurs qui de temps à autres parcourent cette page FB ou le site du domaine.

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Réflexions sur le labour dans nos vignes

Publié le par Site internet officiel du Domaine Buisson-Charles

De l’art et de la manière de mettre le couvert…une manière d’irriguer le cerveau. 

   Ces dernières années ont vu des changements climatiques considérables impacter le vignoble de Meursault. 
   Comme dans tous les autres endroits où l’on cultive la vigne depuis des temps immémoriaux, ce début de vingt et unième siècle ne pourra être celui de la résilience associée à des méthodes passées, au contraire il devra devenir celui de la réflexion et du changement. En tous cas chez ceux qui prennent véritablement la mesure des enjeux qui se dessinent et se joueront. 

   Nos sols ont déjà largement montré qu’ils pouvaient mettre à mal certains de nos porte-greffes en générant sur nos plants un funeste dépérissement qui est probablement à relier a une perte/évaporation du carbone induite par les inopportuns et excessifs désherbages mécaniques. 
  Ils ont remplacé de manière positive sans doute les désherbages chimiques mais ils sont aussi et surtout à l’origine de la destruction des  horizons premiers, de même que les désherbages chimiques ont largement favorisé les tassements qui étouffent la vie superficielle et tuent toutes les plantes qui pourraient aérer naturellement le sol.
   Nos sols pour vivre et fonctionner naturellement ont besoin des vers - donc du vivant - pour les aérer et de plantes - donc du végétal - pour séquestrer le carbone, éviter leur érosion et conserver des calories lorsque le soleil grille les plants. Car on ne le dit pas assez mais ce ne sont pas les températures qui font du mal à nos vignes mais les très forts rayonnements solaires permis par notre couche d’ozone qui se désagrège. 

   Les premiers centimètres de nos sols sont essentiels, chaque outil que les ouvre est en quelque sorte une agression - voir l’article en lien - qui, il est vrai, porte en elle plusieurs « solutions ». En premier lieu limiter la concurrence du couvert végétal qui « étoufferait »les plants, en second lieu les laisser propre comme le ferait un jardinier. Opposer le propre et le sale c’est aussi renvoyer au travail besogneux face au laisser-aller de rangs enherbés et constellés de variétés de fleurs diverses. Car c’est bien de cela dont il s’agit, avoir des rangs sans herbe c’est montrer que l’on est ardent au travail, affirmer que la quantité d’heures passées au vignoble se place au dessus du suivi logique qu’une vigne requière. C’est un peu comme le surentraînement en matière de sport. Cela n’apporte rien de bon si chaque geste n’est pas à l’origine d’une relation causale parfaitement comprise. Il faut dépasser ces inepties. 

   Comme dans toute mutation, il existe une phase de transition nécessaire qui progressivement permet à la plante de s’adapter. 
   Comme un vignoble ne devient pas « bio » et immaculé en une période de trois ans, arrêter de lacérer les sols avec des solutions outillées les plus diverses et des engins de toute taille se prépare, hors de question de stopper tout cela en une fois, la réponse de la plante sera forcément négative et excessive car il lui faut aussi une période d’adaptation pour comprendre ce que celui qui la guide attend d’elle. Surtout dans nos régions « nordiennes » où l’on a tout fait durant des décennies pour qu’elle produise toujours plus. Plants grossiers, engrais azotés, tailles productives.
     Le domaine a beaucoup essayé depuis que j’en ai la charge et que je décide de ce que mon tractoriste doit faire en étroite relation avec lui, qui mène le tracteur. Nous nous sommes parfois égarés dans des solutions trop intrusives qui n’ont rien apporté de véritablement positif: Labourer trop profond, trop souvent, au mauvais moment, trop précocement, trop tardivement…on a tout éprouvé ou presque! Et se tromper aide à réfléchir et progresser! 
     Depuis quelques années, forts des recherches en agro-foresteries et permaculture que nous lisons avec une grande attention et en observant également leur mise en œuvre nous sommes convaincus qu’il faut suivre le temps de la plante et non, celui du sol car celui-ci est au service de nos ceps, pas l’inverse. Nous ne produisons pas des fleurs pour qu’elles soient jolies, non! Nos fruits à nous trouvent leur aboutissement dans le vin qu’ils permettent de produire. La vigne ne doit être belle qu’une fois…le jour où on la récolte. 

   La finalité étant de récolter des raisins concentrés et équilibrés sur un substrat autorisant naturellement cela. Il nous paraît illusoire de continuer à vouloir produire 55 à 70 hl/ha dans ce contexte et nécessaire de demander à nos plants 10 à 30 hl de moins en pérennisant leur durée de vie et le bien être d’une culture manuelle qui leur permet de produire le plus longuement possible en livrant une partition annuellement complexe et gorgées des meilleurs précurseurs aromatiques. Tout cela passe par des plants fins et très fins, des densités élevées, des sols très peu travaillés, des sélections massales de très Haute qualités et sans viroses. Et bien entendu par une totale absence de solutions de remediation correctives comme l’irrigation qui nous paraît être un non sens. Surtout sur des sols « ouverts ».
    Révolution est sans aucun doute un terme plus juste pour cette « évolution de nos espèces » de fonctionnement car quand j’observe le sol de Volnay  qui est en ce moment à près de 60% non désherbé - mécaniquement ou chimiquement - et dont l’ODG a interdit le désherbage chimique dans les premiers crus - comme à Pouilly-Fuissé - je me dis que je ne suis pas le seul - évidemment! - à me faire ces saines et justes réflexions. 

Croyez moi il y a dix ans seulement les pratiques n’étaient pas les mêmes!
Alors permettez moi en cette veille de Pâques de vous rappeler que chez nous le couvert est mis, et que pour rouler les œufs dans les rangs de vignes cela sera plus facile…

Joueuse Pâques à tous! (Non, non ce n’est pas une faute!-)))

Patrick Essa - Domaine Buisson-Charles 

Réflexions sur le labour dans nos vignes Réflexions sur le labour dans nos vignes
Réflexions sur le labour dans nos vignes
Réflexions sur le labour dans nos vignes Réflexions sur le labour dans nos vignes Réflexions sur le labour dans nos vignes

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Louis Essa: parmi les vignerons de l’année de Bourgogne Aujourd’hui

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Meursault Vieilles Vignes - Caractère des trois derniers millésimes.

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Éloge des contraires 

Meursault VV: la cuvée qui montre que les Millésimes murisaltiens ont du caractère.

    2019,2020,2021… les trois derniers millésimes vendus par le domaine ne se ressemblent pas. Évidemment cela tient au fait que nous aimons respecter les équilibres des fruits conférés par les conditions climatiques de l’année. 
   Impossible de produire un vin qui serait chaque année le clone du millésime précédent. 
  Impossible pour nous d’imaginer que contraindre la nature à s’incliner devant un modèle stylistique pré-établi ait un sens.
  Impossible d’évoquer les fameux climats bourguignons pour « in fine » produire un vin standardisé répondant à des goûts définis par le plus grand nombre.
 Impossible de chercher à conserver la note d’élevage due a l’autolyse des levures - et à une mauvaise gestion des lies - qui simplifie le goût et les arômes et standardise toute l’olfaction.
  Non! 
  Nous sommes  au sevice de ce que la plante autorise chaque année en identifiant parfaitement le millésime par la nature et l’équilibre des fruits que le milieu naturel permet au cours d’une saison de vigne complète, donnée.

   Ainsi 2019, ultra concentré, possédant des niveaux extravagants en alcool et en acidité est il véritablement hors norme, une expression trop souvent galvaudée mais parfaitement adaptée ici. Millésime de tous les excès, nous avons donc ceux ci en bouteille et précisément c’est ce qui je crois le rend incomparable. Truffé, ayant une tenue à l’air phénoménale, il lui faut du temps, beaucoup de temps pour exprimer tout son potentiel. Pas certain que nous puissions en refaire un comme celui-ci un jour. Unique. 7000 bouteilles 

  2020 est également solaire mais un peu plus précoce, un peu moins chaud dans les chardonnays et plus directement marqué par une acidité lactique présente. Nous avons peu produit et le vin gagne ainsi une finesse de texture qui magnifie la « floralite » de ce millésime  tactile aux accents salins. Le plus fin. 8000 bouteilles. 

 2021 coupé a parfaite maturité en Octobre, il a pour lui la tension de la fraîcheur de raisins ayant mûris tardivement avec un temps peu solaire et modérément chaud. Un peu moins d’alcool, une acidité malique initiale plus élevée et un cœur tartrique équivalent aux deux millésimes précédents, il a pour lui la fougue et l’énergie des petites récoltes tardives et l’intensité de la concentration des rendements mesurés. Depuis 2013 nous n’avions pas connu un millésime de ce type. Classique. 6000 bouteilles 

 Il est évident que nous ne produisons pas pour les aficionados du tranchant ou les chantres de matières opulentes. Que nenni! 

  Tout excès nuit et l’équilibre reste le maître mot quel que puisse être le millésime...parfums floraux, finesse, élégance, des éléments qui peuvent trouver leur partition originale dans tous les millésimes.

Meursault Vieilles Vignes - Caractère des trois derniers millésimes.

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Allocation 2021

   A partir d’aujourd’hui la campagne d’allocation pour le millésime 2021 est ouverte. 
  Elle se terminera à la fin du mois de Janvier. 
  Si vous êtes allocataire(s) au domaine Buisson-Charles - particuliers, cavistes et/ou restaurants - merci de nous faire une demande par mail:

domaine@buisson-charles.com

 Les demandes de nouveaux clients seront prises en comptes et mises sur la liste d’attente.

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Dernier Appel pour retirer les allocations 2020

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Dernier Appel pour retirer les allocations 2020

  Il nous reste encore quelques commandes de cavistes et de particuliers - très peu disons le - qui n’ont pas retirés leurs vins du millésime 2020.

   Celles-ci sont à retirer dans les deux semaines qui viennent - avant le 30 Janvier 2023 - sinon comme les mises des 2021 approchent, je les reverserai sur notre liste d’attente…ce qui fera quelques heureux.

 Si vous êtes concerné, contactez vite le domaine avant le 15 Janvier. 

Patrick

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Tempus Fugit

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Tempus FugitTempus Fugit
Tempus Fugit
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Première partie: De l’influence du climat sur la vigne et les hommes

Maîtriser le temps et l’imaginer idéal pour que les plants de vigne poussent régulièrement et sans dommage est sans aucun doute le rêve secret de chaque producteur. 
En tête un modèle se dessine. Régulier et lisse il conduirait la vigne de sa taille à la récolte en un cheminement rectiligne où les gestes viticoles seraient plaqués selon un calendrier rythmé par les saisons, les planètes et les jours qui filent. Une taille en hiver, une période végétative conduisant à la floraison au printemps, une maturation des fruits en Été et une récolte au tout début de l’Automne. 
Las, ce modèle constitué par des générations d’observations n’a qu’une valeur informative et chaque année diffère de la précédente. En fait de manière constitutive il n’est pas une année qui est « normale » mais à chaque fois un millésime qui s’inscrit dans un cycle plus large qu’il convient de prendre en compte. Sans doute ces périodes sont elles ces dernières décennies influencées par l’activité humaine mais certainement pas - ou très peu - par l’activité des viticulteurs. Comment pourrions nous par nos actions quotidiennes, influencer le modèle climatique d’ensemble qui marque notre planète? Il serait illusoire de l’imaginer. 
En revanche il est permis de comprendre avec acuité comment en ce moment nos millésimes se succèdent. Il est urgent de ne plus considerer qu’une récolte se déroule 8 fois sur 10 entre le 20 Septembre et le 5 Octobre. Il est évident que notre climat s’est quelque peu décalé et que nous avons 7 fois sur 10 des années dont la période végétative démarre à la fin de Mars et qu’ensuite ce climat peine à trouver les ressources hydriques pour les plants qui naguère étaient régulières en Avril et Mai. La plante elle, s’adapte d’ailleurs remarquablement à ces changements. Elle pousse bien sans souffrir et a même en 2019 montré une très grande vigueur en ayant quasiment reçu aucune pluie. Évidemment elle a privilégié sa surface foliaire avant que de favoriser ses fruits - bien plus chétifs qu’à l’accoutumée - mais elle a compris que sa survie en dépendait. En ce sens elle a eu un fonctionnement bio-dynamique naturel. 
Il est de ce fait urgent pour le domaine Buisson-Charles de raisonner sans imaginer ce dont la vigne a besoin pour fonctionner selon des processus passés mais au contraire de la suivre pour comprendre son fonctionnement caractérisé par le climat de l’année en cours. On donnerait presque raison à ceux qui il y a longtemps ont repoussé la notion de cru pour la remplacer par celle de climat afin d’isoler un terroir. 
En fait nos modélisations sont obsolètes et chaque geste est à reconsidérer selon le déroulement quotidien du temps qui passe. Non plus attendre un effet qui doit venir mais l’anticiper en suivant une voie non contraignante. Raisonner la taille en deux fois avec un calendrier tardif pour éviter les gelées d’Avril, raisonner le labour sans imaginer qu’un sol nu est plus fertile, raisonner l’ébourgeonnage en supposant que les fruits seront moins conséquents, raisonner le palissage en n’omettant pas que trop le cisailler a une influence sur une photosynthèse nécessaire et surtout raisonner les traitements selon une région qui se situe désormais un peu plus bas que la limite nord d’expression du cépage avec un climat plus chaud et sec moins favorable aux maladies. 
Nous avons le temps de la Côte Rôtie il y a trente ans et il est évident que s’ils ne traitent que 3 à 5 fois par millésime nous n’avons plus besoin aujourd’hui de rentrer 10/15 fois par an dans nos vignes avec des produits sur-puissants, selon des doses de cheval. 
Bon sens, cuivre modéré , soufre mouillable qui ne brûle pas , plantes bien dosées et nous devrions être en mesure de passer le cap tranquillement avec du matériel léger et un retour à l’humain en force dans les vignes. 

Seconde Partie: Perdre fleur et conserver son apex...en étirant son cycle!

La vigne pousse selon des rythmes liés au temps du millésime en cours mais également selon le rythme interne de son métabolisme. Cette Lapalissade végétative pourrait faire croire que face à elle l’homme est réduit à l’état d’observateur béat, contemplant les rameaux et les fruits tout au long de la saison. 
Il n’en est rien.
Avec les années, à la manière de Monsieur Jourdain il nous est apparu que la prose gestuelle que nous utilisions pour cultiver la plante avait une incidence avérée. Après avoir compris de manière empirique que la longueur de la période qui court après la fleur était essentielle à l’obtention de fruits équilibrés et qu’il s’agissait de l’étirer au maximum, est venu le temps de définir quels étaient les moyens de retarder la pousse de la liane pérenne. 
Encore une fois rien de révolutionnaire mais plutôt un retour à des préceptes anciens consistant à positionner les bons plants et porte-greffes aux bons endroits, à tailler en deux fois en passant le plus tard possible la seconde fois, à ébourgeonner pour aérer la plante sans la déshabiller, à labourer tardivement, à plier les baguettes le plus tard possible en zone gélive...bref à repousser le début de la saison végétative dans ce cycle actuel qui est à l’évidence précoce. 
En luttant ainsi contre la gelée, il nous a été possible de voir nos plants modifier sensiblement leur comportement et adopter un rythme imperceptiblement plus lent que lors des millésimes antérieurs. Ainsi, lors de ces derniers millésimes , nous sommes assez loin d’avoir des vignes vigoureuses qui seraient à écimer au niveau de leur apex sommital et nous pouvons tranquillement finir de les ébourgeonner et de les palisser en attendant que la fleur passe complètement. Pas avant.
 Il faut être patient et attendre que nos raisins aient commencé à développer les petits cils blancs de la fleur qui « évolue » puis visualiser leur chute qui signale la fin de cette avancée végétative. Cela nous permet de patienter et d’allonger la saison de mûrissement ce qui par suite entraîne une plus grande « complexité de ces raisins de limite Nord en leur conférant cet équilibre abouti qui lui seul révèle le terroir dans toute sa dimension.

En fait nous aimons prendre le temps, retarder le plus possible les différents moments d’intervention pour les exécuter au moment opportun, dans une « temporalité »idéale. Le rythme de la vigne n’est pas celui de l’homme, il ne peut être emprisonné dans le systématisme et si la vigne n’est pas un jardin qu’il faut suivre, elle n’est pas non plus une liane sauvage qu’il faut laisser faire. Non, c’est un organisme vivant qui définit lui même son avancée en prenant celui qui s’en occupe par les vrilles qu’elle lance et les rejets qu’elle émet. 
Tu me coupes, je te donne des entre coeurs, tu m’enlèves des feuilles, je limite la croissance de mes fruits, tu me dépouilles trop tôt de mes raisins, je te donne des fruits variétaux, trop tard...je te donne du sucre et des arômes passés.

Nous avons fait notre petite révolution copernicienne en ajustant des usages anciens à des réalités modernes. Nous verrons dans quelques temps si les vins qui en sont issus ont le niveau...

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Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts

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Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts
Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts
Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts
Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts
Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts

   Parmi les observables qui aident à la décision de vendanger il y a essentiellement au domaine Buisson-Charles, les indicateurs que nous donnent les sols, la plante et les fruits. Point d’analyses factuelles - qui bien souvent sont destinées à rassurer celui qui veut cueillir précocement - mais plutôt une vision fine des caractéristiques des ceps et des raisins. Leurs formes, leurs couleurs, leur capacité à être dégusté sans déplaisir avec une maturité qui se remarque dans l’épaisseur des peaux, leur dilacération, l’aspect juteux de la  pulpe et les couleurs et la texture des pépins. Ce qu’aucune analyse n’est capable de fournir et  qui surtout n’appartient qu’à celui qui prend le temps de considérer le sucre et l’acidité  qu’il déguste plutôt que celle qu’on lui donne sur un plan scientifique par des mesures ne rendant en rien compte du ressenti gustatif. On soulignera une fois de plus par ailleurs que les précurseurs aromatiques sont à ce stade totalement indétectables - car ils sont associés à des molécules de glucose ou de cisteine - et que ce n’est pas l’amylase qui se produit en bouche qui permet à nos palais imparfaits de les déceler finement. On bannira donc le folklore qui consiste à affirmer que la complexité des « raisins prêts à être coupés » guide le dégustateur/producteur. Non il s’agit de capter le seul équilibre acide-sucre et les amers  en évaluant la viscosité  des fruits et leur concentration. 
     En somme il est évident que l’année nous paraît être à considérer selon ce que le temps a permis de définir naturellement en terme d’équilibre et non pas en recherchant un modèle absolu qui serait exhaustif et reproductible chaque année. En cela réside une part importante de la notion de climat en Bourgogne. Chez Buisson-Charles ce ne sont pas les hommes qui dictent leur lois aux fruits…bien au contraire, nous ne faisons que suivre ce que la saison nous propose en tentant de nous adapter à son caractère pour mieux le révéler.

   Fixer la date de vendanges se fait donc chez nous très sereinement à partir de la véraison car nous attendons selon les années entre 35 et 40 jours après celle-ci pour récolter. Le temps des 5 dernières semaines de mûrissement influe évidemment sur cette décision mais elle est un excellent repère qui complète nos dégustations pour fixer le départ de notre récolte.

   Celle-ci se fait depuis 4 millésimes grâce à 12/14 coupeurs, 4 porteurs de caisses (de petits contenants de 12/14 kg) et 3/4 trieurs sur une table fixe qui est disposée en bout de vigne. Après avoir testé les tables en cuverie nous sommes convaincus - après 20 ans d‘utilisation - que c’est le moyen le plus efficace pour « raffiner » nos raisins blancs et ainsi nous autoriser à conserver l’intégralité des lies,  car grâce au tri nous n’avons plus la moindre bourbe à retirer, y compris les années où il y a du botrytis…en fait nous ne savons plus ce qu’est le débourbage. Nous ne faisons que repartir les lies selon leur turbidité - grace à de petites cuves de décantation inventées par nos esprits chercheurs  -  après pressurage.  
   Le pressurage se fait en raisins entiers sans aucun foulage et selon des programmes étudiés en fonction du caractère de l’année.
   Nous n’aimons ni le brunissement (oxydation)  excessif des moûts qui enlèvent selon nos expérimentations la part florale la plus fine des vins, ni le sulfitage intempestif « sous le pressoir ». Nous sulfitons très légèrement en cuve (10/12 cl de so2 à 5% par pièce de 228 litres) et lorsque les moûts sont éclaircis nous les descendons (voir photo) dans nos fûts pour qu’ils démarrent leur fermentation alcoolique. Nos amendements très modérés nous permettent d’obtenir des taux d’azote assimilable  assez bas mais suffisant pour des fermentations ayant ainsi des cinétiques douces. Il est ainsi très rare que les FML se fassent pendant les sucres chez nous. 
(A suivre)

Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts Millésime 2022: rentrée de la vendange, pressurage et vinifications des blancs en fûts
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Millésime 2022: éloge de la patience

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Millésime 2022: éloge de la patience

   Depuis le début de la saison nous avons pris notre temps. Le temps de tailler, le temps de labourer, le temps d’ebourgeonner, le temps de palisser, le temps de vendanger. 
     Ce temps est évidemment celui de la vigne, celui qui nous conduit à nous adapter à ses rythmes en suivant ses évolutions mais aussi en impulsant de micro-synergies qui nous permettent de répondre à ses attentes en devançant et prévenant les risques qu’elle encoure. 
    Notre culture biologique stricte se doit de proscrire l’utilisation des bougies polluantes  contre le gel, des labours précoces et des labours « de nettoyage » trop réguliers qui tassent les sols et polluent. Proscrire depuis cette année le brûlage des sarments a été une des évolutions nécessaires à cette vision, comme le recours unique à la cisaille à main pour écimer les vignes venant d’être palissées. Clairement ce temps long de travail humain nous a coûté de l’énergie physique  et des heures de main d’œuvres, en revanche il a permis d’économiser un maximum d’émissions carbonées. 
     
  Retour à l’humain, éviction tant que cela est possible de la mécanisation simplificatrice qui laissent les vignes « propres » et épaisses, au carré comme des jardins à la française mais avec des fruits entassés et comprimés par un feuillage - au niveau des fruits - dilacéré par les rogneuses mécaniques  et surtout une végétation si compacte qu’elle étouffe les raisins et favorise la pourriture et les maladies. 

    La taille de finition a été réalisée entre le 20 Mars et le 20 Avril - et depuis 5 ans, je n’ai pas vu nos vignes baisser d’intensité - le premier des deux/trois labours annuels après cette date et l’ébourgeonnage en plusieurs passage à partir de la fin d’Avril.
   Nos travaux furent tardifs dans le contexte d’un ensemble  viticole plus pressé que nous et de plus en plus sous influence désormais d’équipes de prestataires dont le temps est inféodé aux heures des employés et des surfaces à travailler plus qu’aux rythmes de chaque vigne. Il en résulte des décalages de pousse, de floraison et de véraison de plus en plus grand au sein du vignoble. Si certains voient leur temps entre la floraison et la récolte se raccourcir, il n’en est rien chez nous ou celui-ci avec ce travail a - surtout cette année - tendance à s’allonger. 
   Ainsi nous avons vendangé entre 102 et 107 jours après la  mi-floraison et 37 à 43 jours après véraison. Vous observerez la qualité des fruits 2022 récoltés sur la photo ci dessous. Ils ne sont en rien trop ou pas assez mûrs et nous ont permis de ne pas utiliser le moindre gramme de sucre pour chaptaliser…comme chaque année.

   Le dernier décuvage des rouges a eu lieu Vendredi - nous l’avons un peu avancé alors qu’il était prévu ce Lundi - et désormais toute la récolte est en fermentations. Celles-ci se déroulant sans heurts selon une cinétique régulière…et cela sent terriblement bon dans les deux couleurs!

  Je vous parlerai de la réception de vendanges et des vinifications dans mon prochain « billet ».

Millésime 2022: éloge de la patience
Millésime 2022: éloge de la patience
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Le Domaine

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Le Domaine
Le Domaine

Aujourd'hui dirigé par Catherine Buisson  et Louis Essa, le domaine Buisson-Charles, de taille modeste - 6,3 hectares - exploite depuis plusieurs générations des parcelles situées sur le finage de Meursault qu'il complète, en propriété avec des crus de Volnay et  Pommard, ainsi que par son activité de négoce avec des Corton et Chambertin pour ses vins rouges ainsi que Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet, Chablis Premier Cru et Grand Cru, Pouilly-Fuissé Premier Cru et Corton-Charlemagne en blancs.

Les Caves du 13ieme siècle

Résolument tourné vers l'avenir il a engagé depuis plusieurs années une politique de rénovation et d'extension de sa cuverie et de ses caves en vue d'affiner encore ses vinifications et élevages pour être au plus près des grands terroirs qu'il a la chance exceptionnelle de produire. Toutes les vinifications des vins blancs se font en fûts dans des caves enterrées non climatisées pour éviter tout effet de lissage lié au contrôle excessif des températures par lés climatisations exogènes. 
  Les sols de nos parcelles sont depuis toujours cultivés sur la base d'un travail de labour des sols réguliers et modérés - trois « façons » par an -  qui exclu toute présence de désherbants. Cette approche résolument naturelle de la vigne se retrouve avec intensité dans les vins blancs (70 %) et rouges qui sont tous vinifiés, élevés et mis en bouteille par le domaine sans aucuns collage et filtration. 
   Très loin de l’image de domaine « classique traditionnel » qui lui colle parfois à la peau, l’exploitation est résolument  tournée vers l’avenir et la recherche - tous les employés du domaine sont diplômés en oenologie et agronomie -  pour obtenir une nécessaire adéquation avec la plante afin de générer  les raisins équilibrés idéalement dont nous avons besoin pour produire de vrais vins de terroir.

 Ainsi le domaine s’interdit  de lutter avec des bougies polluantes contre le gel, ne chaptalise jamais, ne labour que trois fois au maximum, traite modérément ses vignes sans pesticide et selon un calendrier bio-contrôle très strict,  amende de manière très ciblée, voire pas du tout en certains secteurs et cherche à produire selon des rendements de 25% inférieurs à ce que la législations autorise. A ce prix , selon cette culture organique, seulement il est permis de produire des vins en l’absence totale de corrections œnologiques. Fidèles à leurs origines… « ab origine fidelis ».

Le sol de la Goutte d'Or après un labour

Le domaine exploite aujourd'hui près de 4 hectares de Meursault et Meursault premiers crus dans des climats très divers qui permettent de réaliser une cuvée d'assemblage complexe, le Meursault "vieilles-vignes" et d'isoler des crus particuliers comme Tessons en village et Charmes, Cras, Bouches-Chères, Blagny La Pièce Sous Le Bois(en 2020) et Goutte d'Or en premiers crus. Les vignes très âgées - entre 30 et 90 ans - étant naturellement peu productives elles permettent d'obtenir après vinification et élevage des vins très concentrés destinés à la garde mais il nous apparaît nécessaire de proposer des vins qui sont également abordables dans les premières années de leur vie.  Un choix assumé qui ancre la production du domaine sur le long terme tout en permettant d’entrevoir une bonne partie de leurs qualités dès la jeunesse des vins. 

La rentrée des raisins en petites caisses après le tri dans la parcelle

Ces quatre hectares sont complétés par des parcelles de Bourgogne rouge et blanc, de Volnay premier cru Santenots et de Pommard "En Chiveau" ainsi que d'une petite production de Chassagne-Montrachet en premiers crus En Remilly, Les Caillerets et la Romanée jusqu'en 2018 puis d'Embazées a partir du millésime 2020.

A partir de 2011 le domaine a élargi sa gamme en développant son activité négociante en Corton , Chablis Grand Cru Vaudésir et Premier Cru Les Lys, ainsi que sur les très beaux premier cru Le Cailleret, Combettes et Champs Gains à Puligny-Montrachet. Puis avec le temps il investit la colline de Beaune  avec quelques pièces de Theurons, Cents Vignes et Vignes Franches. Cerise sur le gâteau il produit depuis 2017 du Chapelle-Chambertin et du Chambertin.

Passer la cisaille pour être plus fin et précis dans l'écimage et le rognage

En 2015 et au début de 2016 le domaine a acquis de nouveaux locaux et agrandi ses caves pour travailler plus finement ses cuvées durant l'élevage tout en envisageant d'allonger les durées en fûts de quelques mois. Il a également augmenté de plus de un hectare la surface exploitée en propre par le domaine avec des parcelles sises sur Puligny-Montrachet et Meursault.

 

  Si Catherine et Patrick ont repris l'exploitation du domaine depuis le millésime 2001, ils ont aussi la chance de voir leur fils Louis revenir sur l'exploitation après l'obtention de son diplôme d'ingénieur-œnologue. Nul doute qu'il sera amené à prendre la suite de ses parents dans les années à venir. 2019 est le premier millésime qu'il a vinifié entièrement.

  Depuis son travail n’a cessé de s’affiner et il est désormais au commande du domaine. 

Louis Essa teste les portes-caisses un mois avant les vendages 2020

Le Domaine
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